Bien que le confinement ne soit pas encore obligatoire en Thaïlande, la population a réduit d’elle-même ses activités, suivant en cela les consignes gouvernementales. L’auteur, Michel Hermann, qui vit à Sukhothai, décrit dans cette nouvelle Chronique « Jours calmes à Sukhothai », le quotidien d’une ville de province. Bonne lecture donc.
Quel calme à Sukhothaï !
Les haut-parleurs des rues,
Indiscrets et braillards,
Se sont brusquement tus,
Quel calme à Sukhothaï !
Incroyable, mais vrai !
Les temples si festifs,
Mariages et décès,
Se retrouvent oisifs,
Incroyable, mais vrai !
Leurs haut-parleurs bruyants,
Qui cadencent la vie,
Avec soutras et chants,
Sont atones et contrits,
Plus de boumeurs bruyants !
Les rues sont désertées,
Le soir quand vient la nuit.
Chacun s’est enfermé
Mangeant, buvant d’ennui ;
Les rues sont désertées.
Adieu bars, restaurants,
Salons de massages
Et autres amusements,
Tous fermés, tristement,
Adieu bars, restaurants !
Même les « Love Hotel »,
N’affichent plus complet,
Mes « divines chapelles »
Sont aussi délaissées,
Adieu les « Love Hotel » !
Le coronavirus
Fait fuir les amoureux,
Plus de cunnilingus,
Ça devient dangereux,
Oh ! Coronavirus !
Pas de fêtes locales,
Pas de « Tamboon » criards,
Une vie monacale
Attend les bambochards ;
Pas de fêtes locales…
Tout à coup la cité
Est remplie de silence,
Que trouble un monde ailé
Par ses cris de défiance ;
Oiseaux dans la cité !
Grenouilles et crapauds
Font entendre leurs voix,
Cigales et geckos
S’en donnent à cœur joie,
Coassez les crapauds !
Le Covid dix-neuf vient
Et va, semant la mort
Chez les pauvres terriens ;
Sodome et Gomorrhe,
C’est l’enfer qui revient…
Michel Hermann