Une chronique de Patrick Chesneau
Ici, le déluge est si fréquent qu’on dirait une seconde peau. La mousson, saison des ablutions. Mais trop de pluie change les physionomies. Ordinairement habituée aux enseignes clinquantes dans l’obscurité, la ville immense en est toute barbouillée. Les néons bavent un peu sous les gouttes. Trainées de lumière délayées. Halos dilués. Couleurs délavées.
L’ondée est chaude mais elle a déjà vidé la rue, devenue d’un coup si banale. Un tuk tuk s’ébroue en dégoulinant. Seul, reste le macadam détrempé. Le long ruban agit comme le miroir inversé de la profondeur des cieux. Les larmes du dragon cherchent un réceptacle. Nuit mouillée. Rêves humides.
Patrick Chesneau
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Crédit photo : Naoya Akashi