Vivre dans la plus ancienne maison en bois de teck sur pilotis de Sukhothai (160 ans), maison familiale située en plein centre-ville, dans un vaste jardin tropical de 150 mètres de long agrémenté de cinq étangs poissonneux, c’est magique.
Mais ils vaut mieux ne pas être zoophobe, et surtout pas arachnophobe (les reines de la géométrie), chiroptophobe (merci Dracula…), musophobe (c’est joli !) ou ophiophobe (depuis Adam et Ève…), car on cohabite avec une multitude de bêtes, petites ou invisibles, discrètes et inoffensives, mais qui peuvent effrayer les profanes … Elles sont cependant utiles chacune dans leur domaine et participent à la vie de la maison.
En voici quelques-unes, que vous découvrirez en lisant cette chronique, qui j’espère, ne rebutera pas les candidats à la vie champêtre sous les tropiques…
Bonne lecture.
La maison du bonheur :
Des pigeons sur le toit,
Quelques serpents fouineurs
Gobent des prises de choix,
Sous le toit du bonheur.
Chauves-souris pendues
Sous les poutres le jour,
Accrochées, éperdues,
Têtes en bas, sans glamour,
Chauves-souris pendues…
Mais il y a les lézards
Qui s’immiscent partout,
Qui défèquent au hasard
Sans dessus-dessous,
Envahissants lézards…
Parfois quelques geckos
Dont les Thaïs ont très peur,
S’aventurent illico,
Semant la terreur
Inoffensifs geckos !
Attention aux fourmis,
Fébriles et tenaces
Qui jours et nuits,
Trustent les espaces ;
Attention aux fourmis !
Parfois un nid d’abeilles,
Niché sous l’avant-toit
Nous offre son miel,
Biologique et extra,
Généreuses abeilles…
Les toiles d’araignées
Si géométriques,
Croquent, de leur soie filée,
Des formes magiques,
Étranges araignées…
Quelques rates des champs,
Des femelles engrossées,
Au pelage tout blanc,
Viennent pour accoucher,
Ici, c’est mieux qu’aux champs.
Elles grignotent la nuit,
C’est insupportable,
Quelques pièges ont suffi,
Et ces indésirables
Ont trépassé la nuit.
Il n’y a pas de souris,
Les prédateurs nettoient,
Ni de cafards maudits
Qui font peur, les sournois,
Il n’y a pas de souris.
Scolopendres taiseuses,
Qui sommeillent enroulées,
Mais féroces tueuses,
Lorsqu’elles sont attaquées,
Scolopendres taiseuses !
Des termites parfois
-Car tout n’est pas en teck-,
Affouillent dans le bois
Des galeries au sec ;
Sérieux dégâts parfois…
Les papillons de nuit,
Éphémères beautés
Qui survivent en sursis
Avant de calancher,
Au terminus de nuit…
Beaucoup d’oiseaux sont là,
Qui accrochent leurs nids
En bordure des toits,
Et chantent des mélodies,
Qui volent ici et là …
Nos amis les bêtes
Sont chez eux, c’est ainsi.
Chacun sur sa planète
Respire et vit sa vie,
D’humains ou de bêtes…
Michel Hermann
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Très jolie poésie, bravo à l’auteur