Une chronique de Patrick Chesneau
A Bangkok, les premiers embouteillages de 2024 ont eu lieu non pas sur le macadam des grandes artères qui perforent de part en part la mégapole tentaculaire mais sur l’eau.
Pour marquer de façon indélébile le passage au nouveau millésime, une noria de bateaux s’est déployée sur le fleuve Chao Phraya. La prestigieuse voie liquide a rétréci d’un coup lorsqu’elle a été prise d’assaut par une véritable armada.
Pèle mêle, des navires de croisière fluviale, des jonques siamoises et des sampans au gréement tout oriental, des navettes multi-gabarits, des ” long tail boats ” (pétrolettes à longue queue) des embarcations diverses et variées, parfois même avariées en cas de panne de moteur, des barques, des barges, des semblants de péniches, des songthaew aquatiques et tutti quanti. Embarcations toutes pimpantes. Clinquantes dans la nuit.
Éclairées, illuminées, enluminées, enguirlandées, noyées de lumières. Sur le ruban d’eau, une enfilade de couleurs : bulbes lumineux et ampoules mouillées. Ne manquaient plus que les radeaux, les catamarans, les dinghys gonflables, les pirogues des Mokens, nomades de la mer Andaman, les drakkars de Vikings, les brise-glace remontés de l’Antarctique et les pédalos exfiltrés du lac du parc Lumpini. Massé sur les rives, le public ébaubi, lui, en a pris plein les mirettes.
Mot d’ordre : se jeter à l’eau pour que vogue 2567… l’année en cours du calendrier bouddhique.
Patrick Chesneau
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Crédit : Phinyo Panmeesri