Du 10 au 21 novembre dernier, l’Association Thaïlandaise des Professeurs de Français (ATPF) organisait un concours de Français, -en ligne en raison du COVID-, avec le soutien de l’Ambassade de France.
Parmi les prix, celui prestigieux de la chanson est revenu à Sirorat YOTHATHORN, d’origine paysanne, élève de Mathayom six à l’école Phangkhon Wittayakhom, province de Sakon Nakhon.
Je vous recommande de regarder la vidéo sur YouTube, elle est libre de droit.
II y a quatre ans, la province avait été inondée à la suite de tempêtes tropicales successives. Champs, habitations, écoles, etc., avaient été sinistrés, y compris l’école Phangkhon. J’avais écrit un poème pour apporter mon soutien à la reconstruction de l’école qui tentait de lever des fonds avec l’aide de l’ATPF : « Phangkhon, école sinistrée », publié le 1er octobre 2018 dans Gavroche ici.
Aujourd’hui, non seulement l’école fonctionne normalement, mais avec ce prix de la chanson française, elle démontre avec fierté que les pires malheurs peuvent être surmontés avec la volonté, le travail et… le talent. Cela méritait une chronique. Bonne lecture donc.
Quelle voix ! « C’est payé, balayé, oublié » !
Sinistrée, l’école Phangkhon, on s’en souvient,
Agonisait en août il y a quatre ans, noyée
Sous un déluge d’eau. « Je ne regrette rien » ;
La voix de Sirorat, est un cri de victoire
Sur les souffrances passées. Les pluies tropicales
Avaient anéanti villes et champs, espoirs
Et lendemains. L’économie locale
S’était effondrée. Tout avait été détruit,
Récoltes, habitations, écoles. La région
De Sakon Nakhon, en Isan, s’est reconstruite
Au fil des ans. Solidarité, subventions,
Dons, Associations, travail, ont fait le reste.
Quelle belle revanche ! L’élève Sirorat
De sa voix d’or et ses envolées célestes
Nargue le passé, efface les stigmates.
Son chant si parfait, si généreux et puissant,
Envahit l’espace et brouille nos émotions.
L’énergie sonore de son timbre constant
Et homogène réalise sa mission :
Celle de nous faire vibrer en l’écoutant.
Sirorat Yothathon, de l’école Phangkhon,
A gagné le récent concours en ligne de chant
Avec la chanson d’Édith Piaf : consécration
Suprême pour l’élève de Mathayom six,
Dont la voix d’alto raisonne à nos oreilles,
Illuminée par un visage au service
D’un vibrato qui est une pure merveille.
Ses notes longues, ses glissandos maîtrisés,
Sa voix atypique de chanteuse accomplie
Nous entraînent dans un univers qui renaît,
Où le « bien » et le « mal » se perdent dans l’oubli…
Michel Hermann
Bravo pour cette jeune étudiante dans l’apprentissage de la langue Française et de la chanson Française!