Connaître un pays, c’est bien sûr connaître sa cuisine. En Thaïlande, manger est un véritable art de vivre. Sa cuisine est réputée pour être riche et variée, surtout en province, où chaque région, chaque ville, parfois chaque bourgade, a ses spécialités culinaires. Parmi celles-ci, peu connues des citadins, figurent celles à base d’œufs : de fourmis, d’abeilles sauvages, de tortues d’eau douce et de varans entre autres. Je vous en dévoile quelques aspects dans cette Petite Chronique de Sukhothaï. Bon appétit ! (Poème de six strophes en Alexandrins, rimes croisées).
J’aime les œufs de poules, et parfois de canards.
Pourtant mes préférés sont plus exotiques :
Ceux de fourmis rouges, ceux de fourmis noires.
C’est mon caviar blanc, délire des tropiques.
On en trouve à Sukhothaï, sur quelques marchés,
En saison sèche d’hiver. On les savoure
En omelette ou en salade épicée :
Petits œufs délicats, mes petits œufs d’amour…
J’aime les œufs d’abeilles sauvages, sautés
A la poêle avec leurs alvéoles. C’est glamour,
Gommeux, sirupeux, et tellement raffiné :
Petits œufs délicats, mes petits œufs d’amour…
Les œufs de tortues d’eau douce, sont plus rares.
Ils se goûtent simplement « durs » avec du riz.
Bien qu’interdits, ils sont chéris dans les terroirs
Et durs à dénicher, ces gros œufs de hasard.
Les œufs de varan, encore plus recherchés,
Mais aussi interdits, se dégustent bien cuits
À la croque-sel, avec des piments frais
Et des échalotes : pâte blanche au goût exquis.
Et s’il vous reste un creux, quelques vers de bambou
Et des criquets sautés feront bien l’affaire.
Riches en protéines, mangez-les sans tabou :
À l’apéro le soir, c’est ce que je préfère…
Michel Hermann
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Ravie de découvrir cette cuisine thaïlandaise au travers des images et de ce poème.
Les plats cités ainsi que le visuel sont raffinés.
J’espère avoir l’occasion un jour d’y goûter.