Parmi les milliers de temples bouddhistes que l’on peut voir en Thaïlande, il y a les très anciens, en ruines, les temples actifs, les plus nombreux, et les magnifiques temples à l’architecture parfois extravagante, qui s’apparentent plutôt à des musées à ciel ouvert. Michel Hermann vous invite à revisiter l’un d’eux dans cette chronique : Wat Phiphat Mongkhon : sanctuaire ou musée ? Bonne lecture donc.
Sanctuaire ou musée ? Même les chiens errants
Ont déserté les lieux. Aucune activité
Ne semble perturber ces temples flamboyants
Posés dans la campagne, entre rizières et cité.
Sur dix-neuf hectares, près de Thung Saliam,
Ces temples bouddhistes de construction récente,
Imposent leur architecture birmane
En bois, finement ciselée et puissante.
Le site est grandiose. Il a dû coûter cher,
Avec ses sculptures et ses ornements dorés.
En quelques années, un terrain en jachère
Est devenu un lieu fastueux et rêvé.
L’Abbott très avisé a su lever des fonds :
Donations et soutiens continent d’affluer :
Les riches donateurs affichent ici leurs noms.
Dans des boutiques, on vend des produits dérivés…
De solennels « Wihan » se mêlent aux « Stupa ».
Des « Tours de la cloche », hautes et massives,
Et des « Tours du tambour » posées ici et là,
Comme des vigies, semblent sur le qui-vive…
Toits de tuiles peintes côtoient toits de bardeaux
Luisant sous le soleil. Perdu dans les allées,
On doit faire des choix : tout est merveille et beau,
Des bouddhas couverts d’or aux dessins muraux.
Un étrange jardin de la méditation
Que surplombe une passerelle couverte
Donne un peu de verdure à cette profusion
De lieux de culte et de places désertes.
Le silence est roi : pas une âme qui vive !
Pas un bonze, pas de novices qui courent
En robe safran, qui plaisantent et s’activent,
Pas même de discrètes bonzesses au détour
D’un chemin ! Toute cette magnificence
Semble avoir été créée pour le plaisir des yeux.
Nous pouvions errer à notre convenance,
Mon épouse et moi, dans ce paradis des dieux.
Pas un seul touriste, thaï ou étranger,
Avec le Covid, on se déplace moins.
A l’ombre des temples, notre esprit se distrait
Ainsi du calme dans la douceur du matin …
Michel Hermann
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