En cette période d’interminable canicule, les “Love Hotels” peuvent être une alternative ludique (et lubrique) pour rechercher un peu de fraîcheur lors d’un long trajet en voiture…
Le « Love Hotel » est un hôtel sans étage, qui comporte une série de box pour les voitures, cachés par un rideau. Au bout de ce box, se trouve une chambre climatisée avec salle de bain et minibar, comportant souvent des miroirs sur les murs ainsi qu’au plafond. Cela permet, dans une société traditionnelle mais pragmatique, d’amener une ou un partenaire en toute discrétion. Ces « Love Hotels » sont d’ailleurs très prisés des jeunes car ils sont généralement bon marché. Il y en a pléthore dans les campagnes. A Sukhothaï, il y en a cinq. Il ne faut pas les confondre avec ceux du Japon, très clinquants, qui font partie intégrante de la vie sociale japonaise.
Chers lecteurs, essayez, cela vaut le détour … En attendant, bonne lecture ! (Dix strophes en hexasyllabes et quintils).
J’aime les « Love Hotels »
Et leurs chambres obscures.
On y entre en voiture,
Ô divine chapelle !
J’aime les « Love Hotels ».
La voiture garée,
On tire les rideaux.
Les désirs coulent à flots.
Vite ! on est pressé,
La voiture est garée.
Dans la glace au plafond,
Je la vois à l’envers,
Les fesses bien en chair,
Mon volcan, mon typhon,
Dans la glace au plafond.
Elle remue son derrière,
Me donne des frissons
A perdre la raison.
Ma vénus, ma guerrière,
Elle remue son derrière
À Sukhothai city,
Les alcôves d’amour
Sont à chaque détour.
On s’aime à la folie
À Sukhothai city.
C’est mieux qu’au paradis,
Un vrai jardin d’Eden,
Pour les envies soudaines,
N’est-ce pas ma jolie,
C’est mieux qu’au paradis.
Dehors il fait soleil.
Le temps s’est arrêté.
Dans ce temple discret,
Les sens sont en éveil.
Dehors il fait soleil.
Corps lassés et repus
Par tant de volupté
Violente et sublimée,
On s’assoupit tout nus,
Corps lassés et repus.
Il est temps de partir,
Ma muse, mon trésor.
Fini le corps à corps
Dans cet îlot de plaisirs,
Il est temps de partir.
J’aime les « Love Hotels ».
Ici, on n’y dort pas
Mais on s’aime à tout va,
N’est-ce pas ma charnelle ?
J’aime les « Love Hotels ».
Michel Hermann
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Un observateur salace qui croque le ( ou la ) v…. avec gourmandise et amour (pour paraphraser notre commentatrice un brin tentatrice) ne manquera pas de relever la richesse de la langue française dans de champ où s’introduit … à son corps défendant et à patte de velours notre poête “gavrochien” . “Love hotel” si l’on traduit en “bon” francais, francophonie oblige, hôtel d’amour puis , en dérivant … hôtel de passe, puis, dans l’euphémisation, maison de tolérance, maison de joie, maison de rendez-vous, maison publique, maison à gros numéro, maison d’abbatage, puis accadémie d’amour, abbaye s’offre-à -tous .. j’en passe … A l’exception du fameux bordel, le vocabulaire est riche : bazar, boxon, boxif, bousbir, foutoir, bastringue, bobinar, clandé, claque, bauge, bordeau, lupanar, souk , bar à p;tes … . l’actualité politque n’est pas en reste : En France … “avec Macron “c’est le bordel ” lit-on souvent chez les commentateurs de Gavroche et parfois vu de Suisse, sans oublier Mélenchon qui veut bordéliser la France … la liste est infinie. L’expression est la porte d’entrée d’un puits sans fond pour le rommancier ..; sans remonter aux grecs et aux romains ( Le satyricon), avant la révolution, Louis-Sébastien Mercier dans son tableau de Paris ni, pendant, le divin marquis et sa “justine” , les auteurs de la seconde moitié du XIX siècle ont presque tous été fascinés par la figure du bordel , un topos de l’hypocrisie bourgeoise , une figure inversée du mariage et d’abord comme lieu obligé de l’éducation du mâle… dans le désordre : Balzac, Musset, O. Mirbeau, jean Lorrain, Les Goncourt ( La fille d’Elisa), L. Bloy, Huysmans, Flaubert (toute sa correspondance) , Zola (Nana), A. Dumas ( La dame aux camélias), Maupassant surtout ( Boule de suif, L’odysée d’une fille, La femme de Paul, La maison Tellier, Les Tombale) .. Hugo qui dans “Caude Gueux” s’écrie à tête du bourgeois et de tous les tartuffes : ” Ayez pitié du peuple, à qui le bagne prend ses fils, et le lupanar ses filles ” et la pauvre Cosette à la disposition corps et âme des infâmes Thénardiers; Au XX ème siècle Jean Genet ( Notre dame des fleurs, Le journal d’un voleur,), P. Guyotat (Prostitution), H. Guibert ( Les chiennes savantes) , V. Despentes (L’aveu différé), J. Borel ( Putain) M. Houellebecq ( plateforme). Pour une approche plus complète, l’anthologie de Mireille Dottin-Orsini et Daniel Grojnowski intitulée “Un joli monde , romans de la prostitution ( ed R; Laffont, coll “Bouquins”, 2008, 1117 pages). La poésie frannçaise n’est pas en reste. Outre notre le poéte presque officiel de Gavroche qui officie sur un mode crypté comme au temps des censures, l’ancêtre est sans conteste F. Villon. Les autres sont légion. Deux du XIXème parmi tant d’autres : Pierre Louÿs et notamment ” Les soeurs à l’envers” ( dont l’oeuvre érotique a été publiée par J-P Goujon, Ed; Laffont, Collection “Bouquins”, 2012, 1088 pages), et Baudelaire, le Maître, qui dans dans “les métamorphoses du vampire”, in “Pièces condamées”, Pleiade , Tome 1, page 159) ou encore “La chevelure”( Les fleurs du mal, XXV, La pléiade, vol 1, page 27) érige la prostituée en tueuse sacrificatrice , en prêtresse, en soulamite du “Cantique des cantiques”, le bordel en temple sacré et la prostitution en culte … “Quel trouble inconnu me pénètre, je sens l’amour s’emparer de mon être, Ah ! Marguerite à tes pieds me voici … Salut, demeure chaste et pure … ” Gounod, Faust …. de préférence par Juan Diego Florez ..;
Deux ouvrages d’un de nos grands historiens contemporains , Alain Corbin, scrute l’univers des prostitutions aux XIX set XX ème iècle en France : ” Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution au XX ème et XX ème siecle”, Ed; Aubier, 1978, 571 pages et “L’harmonie des plaisirs. Les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie”, Ed. Perrin, coll: Synthèses Historiques, 2014, 550 pages. (les deux actuellement dans la collection “Champs” chez Flammarion)
C’est quoi ? Des hôtels de passe ?
Alexis L. Pas tout à fait : selon le Larousse, un hôtel de passe est un « établissement hôtelier où se pratique la prostitution. », ce qui n’est pas le cas dans mon exemple (l’auteur).
Alexis L. En Thaïlande, un jeune ne peut pas coucher avec sa copine chez les parents. Donc il y a ces motels (appelés joliment “resort”) où ils peuvent payer la chambre pour une heure ou deux incognito. Ça sert aussi pour amener sa maîtresse ou une prostituée rencontrée dans un bar, le rideau sert à cacher la plaque d’immatriculation de la voiture.
Quand je vois le nom “Michel Hermann”, je ne saurai dire pourquoi, mais ça me fait le même effet qu’aux Gaulois qui tombaient sur Assurancetourix. 🥴😵💫😖
Au Brésil il y en a plein …😁……les Brésiliens y emmènent leurs maitresses …😁
Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
Papiers des murs des chambres des hôtels moisis
Chevelures des rideaux déchirés, des néons tristes
Et plus rien d’autre pour te prouver que tu existes
Et plus rie d’autre pour te prouver que tu existes
Non, plus rien d’autre pour te prouver que tu existes
Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
Papier des murs des chambres des hôtels moisis
Chevelure immobile er chaude des longues nuits
Draps mouillés de tous les cris des odeurs du temps qui fuit
Chambres d’Asie, retournes-y
La nuit, le jour
Murs moisis, peau, peau de velours
Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
Papier des murs des chambres des hôtels moisis
Chevelure immobile et chaude des longues nuits
Draps mouillés de tous les cris des odeurs du temps qui fuit
Chevelure des rideaux tirés, des fenêtres closes
Reflet dans les glaces des murs, des corps qui reposent
Bruit des clés, des verrous, des barreaux, des portes de fer
Et couloir allumé le jour et la nuit comme en enfer
Comme en enfer, mais comment faire
Retournes-y quand même
Murs moisis où l’on te dis qu’on t’aime
Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
Papier des murs des chambres des hôtels moisis
Souvenir inutile et triste des longues nuits
Et mordre dans les draps des chambres d’Asie
Comme on mord dans un fruit
Chambres d’Asie, retournes-y
Un jour ou l’autre
Emmenes-y la peau d’un autre
Papier des murs des chambres des hôtels moisis
Chevelure immobile et chaude des longues nuits
Et mordre dans les draps des chambres d’Asie
Comme on mord dans un fruit
Chevelures des fenêtres fermées
¨Papier des murs des chambres
Chevelure immobile et chaude
Draps mouillés de tous les cris
Chevelure des rideaux tirés de fenêtres closes
Reflet dans les glaces des murs
Bruit des clés, des verrous, des barreaux
Et couloir allumé le jour et la nuit
Gérard MANSET 1985 ( sur you tube) et son livre Chambres d’Asie, ed Aubier, 1987, 96 pages
Michel Hermann est un observateur sagace. Il croque la vie avec gourmandise et humour. Ses poèmes nous offrent chaque semaine de bien jolies balades en Thaïlande.