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THAÏLANDE – COMMUNAUTÉ: La Bienfaisance, une association enracinée pour le meilleur en Thaïlande

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 05/10/2020
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L’association La Bienfaisance, qui dispense en Thaïlande des aides aux plus démunis, est une association-phare de la communauté française du royaume. Elle vient de tourner une page avec le départ de son ancien président. Celui ci est remplacé par Pascal Humbert, 63 ans, ancien responsable des ressources humaines chez Schneider Electric.

 

Gavroche est partenaire de l’association La Bienfaisance et salue l’arrivée de son nouveau président. Vous œuvrez dans une association en Thaïlande ou dans les pays voisins ? La vie de la communauté francophone et française vous tient à cœur ? Ayez le réflexe Gavroche ! Vos informations sont les nôtres. Nous les publions avec plaisir.

 

Gavroche: Vous venez de prendre la présidence de la Bienfaisance. Racontez nous votre parcours….

 

Pascal Humbert: J’avais, chez Schneider Electric, la responsabilité des ressources humaines. J’ai également été travailleur social (Éducateur Spécialisé) au début de ma carrière. Je réside à Koh Samui depuis mi 2014 ou après avoir géré un restaurant pendant 4 ans, je dirige maintenant la filiale à Samui d’Urban Thai, un groupe de spas. Je suis co-président de l’AFBT depuis 2019 et son nouveau président depuis lundi 28 septembre

 

Q: Quels sont vos activités cette année avec la pandémie de Covid-19 ?

 

R: Depuis le début de cette pandémie, nous avons concentré les efforts de l’association sur les problèmes rencontrés par les ressortissants français résidents en Thaïlande. Dès la fermeture des frontières thaïlandaises et la mise en place du confinement, de nombreux compatriotes se sont rapidement trouvés en difficulté. Œuvrant pour la plupart dans le tourisme, la restauration et l’éducation, ou retraités modestes dont les conjoints, souvent thaïlandais(e)s travaillent dans de petits restaurants locaux, avec une rémunération faible. Tous ont vu les revenus de la famille se tarirent brutalement.

 

Nos compatriotes ne recevant quasiment aucune aide de la part du gouvernement français, ne pouvaient survivre que quelques jours dans ces conditions extrêmes. Nous avons donc concentré nos efforts sur des aides ponctuelles et ciblées.

 

Entre le 14 avril et le 13 juillet, nous avons apporté notre aide à 11 familles, soit près de deux fois le nombre aidé annuellement à la même période.

 

Ces aides ont principalement été octroyées pour régler des frais de scolarité, des loyers, ou des aides alimentaires, notamment pour une famille dont le père était bloqué en France. Nous avons également distribué des aides au retour vers l’hexagone, ou encore des soutiens financiers pour le règlement des cotisations CFE de quelques compatriotes.

 

Q: Votre activité de soutien social vous conduit aussi à venir en aide aux détenus et aux Thaïlandais dans le besoin ?

 

R: En effet. Nous sommes également intervenus auprès de nos ressortissants emprisonnés, en prévention, par la distribution de gel hydro-alcoolique dans les prisons. Nous avons par ailleurs dans un souci d’humanisme et de cohésion nationale, dérogé à notre fonctionnement en participant à des distributions alimentaires (riz, œuf, huile, conserves diverse) à Koh Samui. Il nous a semblé important d’intervenir dans ce contexte très particulier car la situation insulaire est toujours plus dramatique. L’activité de cette ile est liée en majeure partie au tourisme et des milliers de travailleurs thaïlandais et limitrophes ont du jour au lendemain perdus leur emploi, leur toit et devenaient indigents. Nous avons donc décidé d’apporter cette aide alimentaire et humaine dans le cadre des collectes organisées par les autorités administratives locales.

 

Q: Êtes-vous satisfait de l’écho reçu, à Bangkok et en Thaïlande, par vos initiatives diverses de bienfaisance ?

 

L’AFBT souffre d’un déficit d’image que Gavroche nous aide heureusement à combler ! En préambule, je souhaite rétablir la vérité. En effet, nous sommes régulièrement décriés, voir même diffamés par certains sur les réseaux sociaux. Je me rends compte que nous ne communiquons pas assez, et c’est une volonté de l’association. En effet, nous ne souhaitons pas dévoiler nos soutiens par discrétion, par respect pour les familles aidées, même si cela ne contribue pas à nous rendre transparent pour la majorité.Nos comptes sont pourtant présentés chaque année lors de notre assemblée générale, tout à chacun peut adhérer à l’AFBT et être informé lors de l’assemblée.

 

Q: Comment comptez vous communiquer désormais ?

 

J’ai entrepris début septembre une série de rencontre avec les associations françaises œuvrant sur le territoire thaïlandais. J’ai, sur ce sujet, rencontré diverses associations à Bangkok et Pattaya pour expliquer notre action avec toute la transparence nécessaire de cette activité. Je continuerai dans les prochains mois, sur Bangkok et d’autres grandes villes et régions en Thaïlande.

 

Faire la promotion de l’AFBT n’est pas chose aisée, car nous sommes une association de droit français enregistrée depuis le 12 décembre 2017 sous loi 1901. Cela n’a qu’une valeur symbolique en Thaïlande. Afin de remédier à cette situation inconfortable, nous travaillons actuellement à la création d’une association de droit local dans le cadre des dispositions légales thaïlandaises. Cette création devrait être conclue avant notre prochaine assemblée générale en avril prochain. Sur ce sujet d’ailleurs, je rappelle que tout français résidant en Thaïlande, peut s’il le désir devenir membre de l’AFBT et donner son avis lors de l’assemblée générale.

 

Q: Pourquoi cette année fêter, le beaujolais nouveau dans plusieurs villes de Thaïlande ? Et ne pas utiliser les jardins de l’ambassade comme chaque année ?

 

Notre souhait est de travailler avec le plus de proximité possible avec les services consulaires et notamment ses services sociaux, afin et dans la mesure de nos moyens, de contribuer à améliorer la situation de nos compatriotes dans la difficulté. Il était devenu naturel de réaliser notre traditionnelle soirée autour du Beaujolais Nouveau dans les jardins de la résidence de France.

 

Comme vous le savez, nous traversons une année 2020 très particulières. La COVID, nous place dans une situation inconfortable et des décisions peuvent être rapidement prises, telles que le confinement. Dans le cadre des Jardins de la Résidence de France, nous devons faire face à la double législation thaïlandaise et française. Bien qu’à l’intérieur de l’Ambassade nous soyons au sein d’un espace inviolable, nous restons sous la loi du pays hôte mais également soumis aux dispositions françaises du ministère des affaires étrangères dans le cadre de sa gestion de crise. L’inviolabilité ne signifie pas l’extra territorialité, ce que beaucoup confondent. L’ambassade France et les services consulaires vivent actuellement un important renouvellement de leurs cadres et le double risque légal et diplomatique de cette situation sanitaire nous contraint à préparer notre soirée hors de cette Résidence cette année. D’ailleurs si la situation le permet, rien ne nous interdit d’organiser un autre événement dans les jardins de notre résidence à l’avenir.

 

Q: La communauté française est votre terrain d’action privilégié. Comment vous assurer que vous ne négligez personne ?

 

R: Le rôle de cette soirée rituelle du Beaujolais nouveau est aussi, surtout, de se retrouver ! Nous souhaitons également profiter de cet événement très français pour renforcer le rassemblement de notre communauté. C’est pourquoi nous avons envisagé et décidé de décentraliser cette soirée dans plusieurs villes et que nous nous sommes associés avec les associations locales qui souhaitaient y contribuer. C’est d’ailleurs le cas à Khon-Kaen où la soirée du Beaujolais Nouveau sera organisée le 21 novembre par l’association « la France en Isaan » présidé par l’ancien Consul honoraire Jean Michel Perroy.

 

Nous organiserons ensuite quatre soirées le 27 novembre, à la même heure, à Bangkok, Koh Samui, Pattaya et Phuket. Les quatre sites seront tous reliés par vidéo conférence et pourront ainsi communiquer. Pour la première fois en Thaïlande, de nombreux compatriotes seront ainsi reliés par cette chaine invisible et magique qu’est la fibre optique, ce qui, je l’espère créera une vraie communauté d’action pour tous les français du royaume mobilisés au service des autres.

 

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