La Thaïlande a remporté sa candidature au Conseil des droits de l’homme des Nations unies en obtenant 177 voix, le plus grand nombre parmi les pays en lice, décrochant ainsi un mandat de trois ans pour promouvoir et protéger les droits de l’homme à l’échelle mondiale.
L’annonce a été faite à l’issue d’un vote à bulletin secret organisé par l’ONU.
D’après les résultats du scrutin, Chypre et le Qatar ont chacun reçu 167 voix, suivis par la Corée du Sud avec 161 voix et les Îles Marshall avec 120 voix. En revanche, la candidature de l’Arabie saoudite a échoué, avec seulement 117 voix, le score le plus bas parmi les six candidats en compétition pour les cinq sièges vacants.
Le mandat thaïlandais, qui débutera en 2024 et se terminera en 2027, est une opportunité majeure pour le pays d’améliorer son image sur la scène internationale, notamment après la mise en place de son nouveau gouvernement élu, qui a redéfini les alliances au sein des membres de l’ONU.
La Thaïlande a axé sa campagne sur le dialogue entre les États membres du Conseil des droits de l’homme (CDH) et le renforcement des capacités des nations à protéger les libertés fondamentales.
Le CDH est un organe intergouvernemental du système des Nations unies, chargé de promouvoir et protéger les droits de l’homme.
Fondé en 2006 par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, le Conseil se compose de 47 membres répartis en cinq groupes régionaux : Afrique, Asie-Pacifique, Amérique latine et Caraïbes, Europe occidentale et autres États, et Europe de l’Est.
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La question du respect des droits de l’homme au niveau mondial, de l’ONU, bien que balisé par une charte universelle (1948), est dépendant des philosophies, attitudes et des politiques des États membres. Les violations massives des droits humains fondamentaux observés pendant la seconde guerre mondiale avaient permis une prise de conscience permettant l’adoption d’une telle charte, d’ailleurs non obligatoire.
En 2024 le rapport des forces politiques et idéologiques est largement défavorable aux conceptions démocratiques occidentales sur le sujet même s’il faut constater des évolutions favorables ici et là.
Les statuts du conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui siège à Genève, prévoient un nombre déterminé de représentants issus des régions (5) du monde. Le vote sur les candidatures des pays membres au conseil, devant recueillir la moitié des membres (97 sur 193), un grand nombre de pays se retrouvent élus sans qu’ils respectent pour autant les standards, notamment occidentaux, de protection.
De plus, la commission et son conseil n’ont pas de pouvoir de décision mais d’examen des situations qui lui sont transmises, de suggestions, d’orientations à l’issue notamment d’un examen annuel de l’état des protections dans chaque pays membre. De la à dénoncer l’absence d’efficacité de telles institutions. Un droit certes mais “mou” pour certains.
La question est ancienne ; faut-il exclure de ces institutions les pays peu respectueux des droits dont la protection leur incombent ? La décision est issue d’un vote qui comporte toutes sortes d’éléments dans l’élaboration de celui-ci, la préoccupation des droits de l’homme n’étant pas forcément la préoccupation première.
Mais ne serait-il pas préférable d’exclure de telles institutions, aussi imparfaites soient-elles, des pays notoirement irrespectueux des droits fondamentaux, voire violateurs de ceux-ci ? Il faut d’abord faire observer que, pour un pays déterminé, la situation peut s’améliorer. L’approche est donc pragmatique, humble, compréhensive, trop pour certains. D’autres pays peuvent persister dans l’irrespect et les violations, voire davantage. La perspective d’amélioration étant au cœur de la philosophie de l’institution, elle considère qu’une expulsion aurait un effet plus négatif encore, conduisant l’état à un statut de “paria” et, sans doute, exprimant un échec de l’organisation, ce qu’elle redoute ni même envisage. Le processus d’évolution et d’amélioration des droits est lent, il dépend de facteurs politiques internes et d’abord civilisationnels. La coexistence entre conceptions différentes, divergentes voire opposées en matière de reconnaissance des droits, de leur définition, de leur étendue, des mécanismes de leur protection peut, quand elles peuvent s’exprimer, conduire à modifier les équilibres et les positions et, sans doute trop lentement, les droits internes. L’examen annuel des situations pour chaque État, la publicité accordée aux rapports publiés constitue un mécanisme, sans doute limité, d’incitation au respect et à l’amélioration des situations.
La paralysie actuelle du système onusien face aux volontés, encore peu coordonnées aujourd’hui (le “sud-global”), d’une remise en cause de celui-ci ne semble pas de nature à favoriser une évolution positive en matière de reconnaissance universelle des droits de l’homme. Le conflit entre Israël et la Palestine en donne actuellement une expression dévoyée.
Eux qui ne respectent pas les droits de l’homme dans leurs prisons, centres de rétention, cellules de garde à vue des commissariats écœurant ça prouve que c’est du grand n’importe quoi l’ONU.