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THAÏLANDE – DROITS HUMAINS : Le Royaume expulse 40 Ouïghours vers la Chine

Date de publication : 28/02/2025
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Nous reproduisons ici une dépêche de Radio France Internationale, dont nous vous recommandons l’écoute.

 

En Thaïlande, au moins 40 réfugiés demandeurs d’asile ouïghours, incarcérés depuis plus de 10 ans à Bangkok, ont été expulsés mercredi 26 février vers la Chine, où ils risquent d’être persécutés, selon des organisations des droits humains. L’ONU regrette « profondément » un « transfert forcé ».

 

L’opération s’est déroulée en pleine nuit. Vers 2 heures du matin, six fourgons sont sortis discrètement du centre de rétention de Suan Phlu, à Bangkok, la capitale de la Thaïlande selon Radio France Internationale. C’est dans ce vieux bâtiment, tristement célèbre pour ses cellules surpeuplées, qu’au moins 40 réfugiés ouïghours étaient incarcérés depuis plus d’une décennie.

 

En 2014, pour fuir les persécutions du régime chinois, ils étaient entrés clandestinement en Thaïlande. Arrêtés la même année, ces Ouïghours croupissaient depuis, derrière les barreaux, dans de terribles conditions. Cinq sont d’ailleurs morts dans les geôles thaïlandaises.

 

Pékin, de son côté, a toujours œuvré pour le rapatriement de ces Ouïghours. Leur déportation intervient juste après la rencontre, en Chine début février, entre la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra et le président chinois Xi Jinping. Le chef de la police thaïlandaise Kitrat Phanphet a confirmé que la Chine avait demandé le rapatriement de 40 Ouïghours. « Le gouvernement chinois a écrit au gouvernement thaïlandais pour exprimer sa sincérité et son intention de prendre soin des Ouïghours, promettant dans la lettre qu’ils seront pris en charge, et garantissant leur hébergement et leur sécurité », a-t-il déclaré.

 

« Ces rapatriements constituent une mesure concrète de coopération entre la Chine et la Thaïlande dans la lutte contre la criminalité transfrontalière »,a de son côté déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point de presse. « Les droits et intérêts légitimes des personnes concernées ont été pleinement protégés », a-t-il ajouté.

 

Ce n’est pas la première fois que Bangkok cède aux pressions du régime chinois. En 2015, déjà, 109 Ouïghours avaient été renvoyés en Chine. Depuis, personne ne les a revus.

 

Le Haut-Commissaire des Nations unies (ONU) aux droits de l’homme a dénoncé la « claire violation » du droit international que constitue le transfert forcé vers la Chine de 40 Ouïghours par les autorités thaïlandaises, et demande à la Chine de les traiter dans le respect des droits humains. « Cela viole le principe de non-refoulement pour lequel il existe une interdiction totale dans les cas où il existe un risque réel de torture, de mauvais traitements ou d’autres dommages irréparables lors de leur retour », a-t-il déclaré.

 

Plusieurs organisations des droits humains disent craindre qu’ils soient torturés. De son côté, la directrice pour l’Asie à Human Rights Watch a estimé que « le transfert par la Thaïlande de détenus ouïghours vers la Chine constitue une violation flagrante des obligations qui incombent à la Thaïlande en vertu des lois nationales et internationales ».

 

Les persécutions continuent

 

Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, une région longtemps frappée par des attentats sanglants attribués par les autorités à des islamistes et des séparatistes. Au nom de l’antiterrorisme, la Chine a lancé une vaste campagne sécuritaire dans ce territoire. Le ministère des Affaires étrangères de la Chine a accusé « certaines forces politiques » de répandre des mensonges sur le Xinjiang.

 

Selon des affirmations d’ONG et d’études occidentales, des Ouïghours seraient victimes de travail forcé. Pékin est par ailleurs accusé depuis plusieurs années d’avoir interné plus d’un million d’Ouïghours et de membres d’autres minorités musulmanes au Xinjiang. La Chine dément ce chiffre et parle de « centres de formation professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.

 

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