Le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin a confirmé le 10 avril le lancement du programme de distribution de 500 milliards de bahts via des portefeuilles numériques au cours du quatrième trimestre de cette année.
Cette initiative phare du parti au pouvoir, Pheu Thai, vise à stimuler l’économie en versant 10 000 bahts (environ 257 euros) à 50 millions de Thaïlandais. Ces fonds devront être dépensés localement dans un délai de six mois.
Srettha, qui occupe également le poste de ministre des Finances, a expliqué lors d’un briefing que cette politique pourrait augmenter le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,2 à 1,6 point de pourcentage. Il a insisté sur la nécessité de mesures de relance importantes, citant une croissance économique de moins de 1 % au premier trimestre 2024, après une expansion annuelle de 1,7 % au trimestre précédent.
Les Thaïlandais de 16 ans et plus, dont les revenus mensuels sont inférieurs à 70 000 bahts (1 800 euros) et qui disposent de moins de 500 000 bahts (12 870 euros) sur leur compte bancaire, pourront bénéficier de cette allocation de 10 000 bahts. Cela concerne environ 50 millions de personnes, bien que les prévisions initiales faisaient état de 56 millions d’éligibles.
Le gouvernement thaïlandais s’efforce de financer ce programme sans augmenter excessivement la dette publique. Cependant, il a été critiqué par certains économistes et anciens gouverneurs de la banque centrale pour son aspect “fiscalement irresponsable”.
La semaine dernière, le gouvernement a approuvé un plan visant à augmenter son déficit budgétaire de 152,7 milliards de bahts pour l’année prochaine, en précisant que ces fonds seraient destinés à stimuler l’économie.
Des économistes ont exprimé leurs préoccupations concernant le projet de distribution numérique de 10 000 bahts, craignant qu’il ne pèse sur la valeur du baht et ne nuise à la discipline monétaire et budgétaire. La Banque de Thaïlande (BoT) a également mis en garde contre les risques de ce programme.
Le gouverneur de la BoT, Sethaput Suthiwartnarueput, a souligné que la reprise économique post-pandémique s’accélère et que l’économie n’est pas en crise, ce qui ne justifie pas un stimulus budgétaire aussi important.
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