Les compte-rendus des réunions du comité de politique monétaire de la banque centrale de Thaïlande sont toujours à lire avec attention. Ils traduisent les tendances réelles de l’économie du royaume et les préoccupations au sujet du baht thaïlandais. Gavroche a suivi pour vous les derniers échanges.
Malgré une amélioration du Produit Intérieur Brut (PIB) au troisième trimestre, le Comité de politique monétaire (MPC) a estimé que la reprise économique thaïlandaise à l’avenir continuera d’être lente, fragile et inégale. Il faudra environ deux ans avant que l’économie thaïlandaise puisse revenir au niveau pré-COVID. La politique monétaire devra donc être accommodante. Les risques à la baisse pour la reprise incluent l’incertitude politique, la réouverture des frontières et le service de la dette des ménages et des entreprises.
La nécessité de mesures politiques ciblées
Selon le comité de politique monétaire, les trois problèmes principaux rencontrés sont (1) les conditions financières et de crédit, (2) le renforcement du baht thaïlandais et (3) la situation de l’emploi. Sur le premier point, le secrétaire du MPC a noté que malgré une liquidité abondante dans le système financier et des taux d’intérêt historiquement bas, les petites et moyennes entreprises (PME) ayant besoin de liquidités n’ont pas pu accéder au crédit.
Mesures potentielles pour réduire le baht fort
Le deuxième problème mis en évidence est le renforcement du baht thaïlandais par rapport au dollar américain. De l’avis du MPC, la récente forte tendance du baht est conforme à celle de ses pairs asiatiques et résulte principalement de l’évolution des principaux risques mondiaux. Néanmoins, le rythme rapide de l’appréciation du taux de change dans un contexte de reprise économique fragile est l’une des principales préoccupations du PPM. Un point de presse doit avoir lieu ce vendredi 20 novembre pour donner plus de détails sur la situation et discuter des mesures potentielles pour lutter contre le baht fort.
Conditions d’emploi et de revenus fragiles
Sur la dernière question, le comité soutient que les perspectives du marché du travail thaïlandais resteraient sombres, les revenus du travail étant affectés, en particulier pour les groupes à faible revenu. Cela va alimenter des vents contraires pour la consommation privée et le service de la dette, surtout après la suppression progressive des aides publiques.
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