Plusieurs économistes thaïlandais s’alarment de l’impact désastreux des mesures anti Covid-19 sur l’économie du royaume. Selon eux, la Thaïlande devrait surmonter les craintes d’une deuxième vague de Covid-19 et assouplir les restrictions imposées aux investisseurs étrangers et aux touristes afin de consolider son économie en déclin.
“Nous ne devrions pas trop nous inquiéter de la menace d’une seconde vague d’infections, puisque la première vague de Covid-19 génère beaucoup moins de cas par rapport à d’autres pays”, estime l’économiste Niwes Hemvachiravarakorn. Selon lui, la Thaïlande devrait accepter un faible nombre de cas et développer un système pour y faire face, faisant référence à l’absence d’infections locales pendant plus de 50 jours et à seulement une poignée de cas importés par jour.
Seconde vague de contagion
Niwes estime que la crainte d’une seconde vague de contagion décourage les gens de reprendre leurs activités commerciales, ce qui entraîne un ralentissement de la reprise économique. Au Vietnam, la vie publique est presque revenue à la normale, et même les grands rassemblements sportifs sont désormais autorisés, a-t-il ajouté. Somchai Jitsuchon, directeur de recherche à l’Institut thaïlandais de recherche sur le développement (TDRI), fait également pression pour la reprise d’un plus grand nombre d’activités économiques. La Thaïlande devrait apprendre à vivre avec quelques cas quotidiens de Covid, car les politiques visant à éradiquer complètement le virus ont un coût économique élevé, a-t-il déclaré sur Facebook.
Tracer, tester et isoler (TTI)
Les revenus des investissements étrangers et du tourisme représentent environ 20% du PIB annuel de la Thaïlande. Le gouvernement devrait se concentrer sur la politique de “tracer, tester et isoler (TTI)” afin que les étrangers puissent être progressivement accueillis à nouveau dans le pays, a-t-il ajouté : “Au départ, nous pourrions limiter les arrivées d’étrangers en fonction de la capacité du système de santé à traiter les nouveaux cas, peut-être 20 à 30 par jour. Le gouvernement a maintenu l’état d’urgence, arguant qu’il est nécessaire pour faire face à une éventuelle seconde vague de contagion.
Selon ces économistes, les mesures sanitaires trop strictes nuisent aux petites entreprises et aux groupes à faibles revenus, tandis que les groupes pro-démocratie accusent le gouvernement d’utiliser l’état d’urgence pour supprimer l’opposition politique.
En attendant, les touristes étrangers ne seront pas autorisés à rentrer dans le pays avant septembre, selon le Centre for Covid-19 Situation Administration du gouvernement.
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