Le moment est venu de prolonger le débat dans nos colonnes, ouvert par nos articles sur la montée du baht qui (avec raison) inquiète tant les résidents français dans le royaume. La Thaïlande est-elle, comme on l’entend parfois, en danger de récession ou de crise, avec en arrière-plan un potentiel effondrement immobilier ? La réponse est non, et un tour d’horizon des analyses économiques disponibles le prouve. La croissance thaïlandaise va de plus bénéficier d’une injection de dix milliards de dollars dans l’économie par les pouvoirs publics. Vos commentaires sont bienvenus.

La nouvelle a rapidement rassuré la bourse thaïlandaise et les analystes financiers. Les autorités de Bangkok n’ont pas l’intention de laisser la situation économique se dégrader dans le royaume où l’on envisage d’achever l’année 2019 avec une croissance de l’ordre de 2,8%, soit inférieure aux 3% considérés comme le seuil minimum pour ce pays émergent (pour l’heure, les chiffres disponibles oscillent entre 2,8 et 3,2%).

Le plan d’investissement de dix milliards de dollars dans les infrastructures, annoncé à la mi août, se fera sous forme de dépenses ou de prêts gouvernementaux.

Ces trois cent milliards de bahts seront consacrés aux «mesures de relance économique urgentes», notamment pour stimuler le secteur-clé du tourisme, soutenir quelque 900.000 agriculteurs touchés par la sécheresse et aider les petites entreprises

Au bord de la crise ?

Faut-il en déduire que le Royaume est au bord de la crise ? La réponse est non. Compte tenu de sa structure économique très exposée à la conjoncture internationale, la Thaïlande subit logiquement le contrecoup de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, et les inquiétudes financières liées à la situation politique compliquée à Hong Kong.

La Thaïlande, deuxième économie d’Asie du Sud-est après l’Indonésie, a accusé un net ralentissement au premier trimestre: la croissance trimestrielle est passée sous la barre des 3% à 2,8%, pour la première fois depuis mi-2015, d’après la Banque mondiale.

L’avis du Financial Times

Selon le Financial Times, le gouvernement thaïlandais impute ce ralentissement économique à la baisse de la demande intérieure et à la baisse des exportations.

Le baht thaïlandais a été l’une des devises les plus performantes d’Asie cette année, nuisant à la compétitivité de ses exportations et à son secteur-clé du tourisme, qui génère plus d’un cinquième du PIB. Son secteur agricole est en proie à une sécheresse. L’économie thaïlandaise avait progressé de 4,1% en 2018.

Une autre mesure susceptible de relancer l’activité et la facilitation des visas pour les visiteurs en provenance d’Inde et de Chine, les deux plus grands marchés touristiques de la région. Avec ce que cela peut entraîner comme conséquences dans certaines stations balnéaires où la clientèle européenne fuit l’arrivée massive de ces vacanciers asiatiques.