Le gouvernement américain ne souhaite surtout pas voir la monnaie thaïlandaise baisser en 2020 ! Au contraire. Depuis que le royaume a atteint, en novembre 2019, un excédent commercial de plus de 20 milliards de dollars avec l’Oncle Sam, les autorités américaines surveillent de très prés le niveau du baht. Pour Washington, une devise thaïlandaise qui continuerait de se renforcer a deux avantages: elle permet au gouvernement thaïlandais d’acheter plus d’équipements «Made in USA» (surtout militaires) et aux exportateurs américains de vendre davantage sur le marché siamois. Donald Trump, partisan d’un baht fort ? La réponse est oui.
L’excédent commercial de la Thaïlande avec les États-Unis a dépassé les 20 milliards de dollars en novembre 2019, ce qui augmente les chances qu’il soit ajouté à la liste de surveillance des manipulateurs de devises du Trésor américain explique l’agence Bloomberg.
État sous surveillance
L’excédent commercial Thaïlandais avec les États-Unis a atteint 20,05 milliards de dollars au cours de la période de 12 mois se terminant en novembre, selon les données du US Census Bureau publiées cette semaine à Washington. A partir de 20 milliards de dollars, le Trésor ajoute le pays concerné à la liste des «États sous surveillance», pour s’assurer que ceux-ci n’utilisent pas la dévaluation pour doper leurs exportations.
La banque centrale thaïlandaise a aussitôt démenti toute manipulation, donnant pour preuve le gain de près de 6% du baht par rapport au dollar au cours de l’année écoulée, l’appréciation la plus rapide parmi les principales devises asiatiques. Les États-Unis sont le troisième partenaire commercial de la Thaïlande, avec un commerce total de 47 milliards de dollars en 2018.
Pas de manipulation
Le gouverneur de la Banque de Thaïlande, Veerathai Santiprabhob, a au contraire estimé, dans un entretien avec Bloomberg que son pays ne «manipule pas sa monnaie» dont l’évolution est engendrée par l’ampleur des investissements publics et privés.
La Thaïlande a déjà été ciblée par les États-Unis pour ses politiques commerciales. En octobre 2019, les États-Unis ont déclaré qu’ils suspendraient 1,3 milliard de dollars de préférences commerciales dont la Thaïlande bénéficiait jusque-là, invoquant le non-respect des droits des travailleurs tels que la liberté d’association et la négociation collective.