L’artiste franco-thaïlandaise Aline Deschamps a plusieurs fois trouvé place dans les colonnes de Gavroche pour ses expositions et initiatives artistiques. Elle vient d’inaugurer sa nouvelle exposition d’art et de recherche «Louk Khrueng Generation» (Génération métis), au restaurant Chandrphen sur Rama 4 Road. L’exposition se poursuit jusqu’au 15 mars.
Comment être métis en Thaïlande ? Que signifie le fait de porter, dans un pays toujours très fier de sa «Thainess», une double personnalité culturelle et d’avoir des racines duales ? L’exposition d’Aline Deschamps présente des entretiens avec 13 «louk khruengs» différents. Le terme «louk khrueng» se traduit littéralement par «enfant-moitié». A travers ces entretiens, l’artiste pose la question des identités ethniques et nationales et de leurs relations avec l’identité thaïlandaise, le nationalisme et la culture.
«Louk Khrueng Generation» est une exposition interactive sur la réalité augmentée (la combinaison de l’art et des médias numériques), dans laquelle les participants utilisent l’application Artivive. Aline a également projeté son court-métrage documentaire «Louk Khrueng Generation: On Being a ‘Half’ Thai».
Sexe, migration et patrimoine
Le travail d’Aline est souvent lié à des problèmes d’identité tels que le sexe, la migration, le mélange culturel et le patrimoine. Elle estime que l’exposition explore comment les idées de la Thaïlande sur les personnes de race mixte ont changé au fil du temps.
«Louk khruengs» est devenu une réalité qui a émergé en Thaïlande pendant la guerre du Viêtnam dans les années 1960 et 1970, au cours desquelles les GI américains sont souvent venus dans le pays pendant leurs vacances. Les enfants nés de leurs relations étaient alors connus comme des «enfants de prostituées», créant une stigmatisation contre les «louk khruengs».
Cependant, à mesure que la Thaïlande s’est mondialisée, les «louk khruengs» sont devenus de plus en plus courants. Aujourd’hui, les «louk khruengs» sont souvent associés à l’industrie du divertissement en Thaïlande. Les «Louk Khruengs» d’origine européenne en particulier réussissent souvent très bien à jouer et à modeler, en raison des normes de beauté thaïlandaises qui valorisent la peau blanche et d’autres caractéristiques occidentales. Pourtant, la stigmatisation existe toujours, car on dit souvent aux «louk khruengs» qu’ils ne sont «pas vraiment thaïlandais» et sont souvent intimidés à l’école.
Louk Khrueng Generation
Chandrphen Restaurant
Rama 4, Thung Maha Mek, Sathon,
MRT Lumphini
Localisation ici
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