Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Thaïlande durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
Taxe touristique
Le ministre thaïlandais du Tourisme, Sorawong Thienthong, a annoncé le 27 février que la taxe de tourisme de 300 bahts par personne serait appliquée d’ici fin 2025, avec une entrée en vigueur prévue pour la haute saison, sous réserve de l’approbation en mars. Les voyageurs arrivant par avion paieront 300 bahts par trajet, tandis que ceux entrant par voie terrestre ou maritime seront également soumis à cette taxe, valable pour plusieurs entrées sur une période de 30 à 60 jours. Le programme, visant à financer une assurance vie et accident pour les touristes, sera intégré à la Carte d’arrivée numérique (TDAC). Le ministre a assuré que la taxe, jugée faible, ne devrait pas affecter les arrivées étrangères, plusieurs ambassades ayant confirmé son efficacité. La taxe avait été suspendue précédemment par le gouvernement pour maximiser les revenus du tourisme.
Politique, Diplomatie
Le 27 février, la Thaïlande a expulsé 40 Ouïghours détenus depuis près de 11 ans après avoir reçu des garanties de la Chine sur leur prise en charge. Cette décision a suscité des critiques des organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent une violation du droit international, notamment du principe de non-refoulement, interdisant le renvoi de personnes risquant la torture ou la persécution. L’expulsion, effectuée dans la discrétion avec un convoi et un vol spécial, a été confirmée par la Chine, qui a qualifié ces individus de « migrants illégaux ». Les défenseurs des droits humains craignent qu’ils ne soient soumis à la torture ou à des disparitions forcées en Chine.
La Thaïlande a suscité de vives critiques internationales après l’expulsion d’au moins 40 Ouïghours vers la Chine, justifiant sa décision par des obligations légales et des garanties chinoises. La Première ministre Paetongtarn Shinawatra a expliqué que l’absence de pays tiers pour accueillir les réfugiés et les preuves de nationalité chinoise fournies par Pékin ont motivé cette expulsion. Elle a souligné que ces Ouïghours avaient passé 11 ans en détention, une situation jugée excessive. Cependant, des organisations internationales comme le HCR et des pays comme les États-Unis et l’Union européenne ont condamné cette action, la qualifiant de violation du principe de non-refoulement et des droits humains.
Le Parti du Peuple (PP), formation d’opposition, affiche clairement son ambition : remporter l’élection du gouverneur de Bangkok l’an prochain. Pour y parvenir, il mise sur un programme censé répondre aux défis majeurs auxquels la capitale est confrontée. Dès le lancement de sa campagne Hackable Bangkok 2026, le parti a mis l’accent sur l’un des problèmes les plus pressants : la pollution de l’air. Nattacha Boonchaiinsawat, député de Bangkok en charge de la stratégie électorale, a mis en garde contre les dangers des particules fines PM2.5, qui aggravent l’asthme, les maladies respiratoires chroniques et les troubles cardiaques. Particulièrement préoccupantes pour les enfants de 0 à 6 ans, ces particules, omniprésentes dans l’air de Bangkok, représentent un risque accru. En raison de leur fréquence respiratoire plus élevée, les jeunes enfants sont davantage exposés aux toxines, ce qui augmente les risques de développer des maladies respiratoires chroniques et cardiaques à long terme.
Le paysage politique thaïlandais est en pleine ébullition en raison d’une enquête pour manipulation électorale présumée lors de la sélection des sénateurs. Le ministre de la Justice, Thawee Sodsong, proche de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, fait face à des pressions croissantes alors que le Département des enquêtes spéciales (DSI) rassemble des preuves d’irrégularités. L’enquête cible particulièrement les « sénateurs bleus », soupçonnés d’être affiliés au parti Bhumjaithai, et met en lumière des anomalies troublantes telles que la correspondance entre l’ordre final des sénateurs et une « antisèche » découverte, ainsi que des disparités géographiques suspectes dans la répartition des élus.
Une motion de défiance contre la Première ministre Paetongtarn Shinawatra a été soumise au président de la Chambre des représentants, Wan Muhamad Noor Matha, pour examen avant son inscription à l’ordre du jour du Parlement, a indiqué Pol Sub Lt Arpath Sukhanunth, secrétaire général de la Chambre. Ce dernier a précisé le 2 mars que le processus de vérification de la motion déposée par les partis d’opposition contre Mme Paetongtarn était désormais terminé. Cette vérification a porté sur les signatures et le contenu de la motion, qui a été envoyée à M. Wan pour examen avant d’être inscrite à l’ordre du jour. Interrogé sur le fait que la motion fasse référence à l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, souvent perçu comme un outsider selon le règlement, Pol Sub Lt Arpath a répondu que la décision de trancher sur de telles questions revenait au président de la Chambre et à ses adjoints, qui en délibéreront lors du débat.
L’opposition thaïlandaise a demandé au président de la Chambre, Wan Muhamad Noor Matha, d’ouvrir une enquête sur la gestion par la Commission nationale anti-corruption (NACC) de plusieurs affaires de malversation. Dirigée par Natthaphong Ruengpanyawut, l’opposition exige d’abord une enquête sur l’abandon par cinq membres de la NACC de l’enquête concernant l’ancien vice-Premier ministre Prawit Wongsuwon, qui n’a pas soumis sa déclaration de patrimoine. Elle réclame aussi une investigation sur l’éthique du nouveau président de la NACC, Suchart Trakulkasemsuk, et sa possible destitution, après la fuite d’un enregistrement audio suggérant un conflit d’intérêts. Soutenue par 144 députés et un sénateur, la pétition inclut 18 pièces à conviction.
Selon un sondage réalisé fin février par l’Institut national d’administration du développement (Nida), la majorité des Thaïlandais expriment leur insatisfaction quant à la performance du gouvernement et de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra. Près de 55 % des répondants se sont montrés insatisfaits, répartis entre une insatisfaction modérée et totale. En ce qui concerne la Première ministre, plus de 54 % ont également fait part de leur mécontentement, avec une répartition similaire entre insatisfaction modérée et totale. Lorsqu’il s’agit de la confiance dans la capacité du gouvernement à résoudre les problèmes nationaux, plus de 62 % des répondants ont exprimé une faible ou aucune confiance. Par ailleurs, la majorité des personnes interrogées ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis des performances des différents ministères. Ce sondage a été réalisé auprès de 1 310 personnes à travers le pays, entre le 24 et le 26 février.
La Commission électorale (CE) a conclu une enquête sur 109 cas de fraude ou de vote en bloc lors de l’élection du Sénat et a transmis trois affaires à la Cour suprême, selon le secrétaire général Sawang Boonmee. Les cas, incluant pots-de-vin, manipulation des votes et listes préétablies, ont été classés par complexité. Un sous-comité consultatif, composé de la Police royale thaïlandaise (RTP), du Département des enquêtes spéciales (DSI) et du Bureau de lutte contre le blanchiment d’argent (Amlo), a été mis en place pour résoudre ces problèmes. Un comité d’enquête supplémentaire, incluant des fonctionnaires de haut rang de la CE et de la RTP, examine les objections à la sélection des sénateurs dans toutes les régions. Sur 577 cas anormaux, 109 ont été traités et trois envoyés à la Cour suprême. La loi de 2017 sur la Commission électorale permet à la CE d’ouvrir des enquêtes en cas de soupçons ou de preuves d’irrégularités.
Économie
Le 26 février, la Banque de Thaïlande (BOT) a réduit son taux d’intérêt de 25 points de base, le portant de 2,25 % à 2,0 %, en réponse aux risques de stagnation économique après la publication des prévisions de croissance 2024 par le NESDC. Le SET a réagi positivement, augmentant de 1,6 %. Cette décision du Comité de Politique Monétaire vise à répondre aux difficultés structurelles du secteur manufacturier et à la concurrence accrue des importations. L’inflation reste faible grâce à la baisse des prix du pétrole et à la concurrence des biens bon marché. La dette des ménages élevée et l’accès limité au financement pour les PME freinent la croissance du crédit, tandis que la volatilité du baht face au dollar s’intensifie.
Thai Solar Energy (TSE) a accepté de céder sa participation de 60 % dans Thai Solar Renewable (TSR) à Levanta Renewables (Thaïlande), soutenu par Actis, pour un montant de 1,79 milliard de bahts (environ 53 millions de dollars), selon un document boursier.
U-Tapao International Aviation (UTA) prévoit de poursuivre l’extension de l’aéroport d’U-Tapao, indépendamment du projet du TGV reliant Don Mueang, Suvarnabhumi et U-Tapao. L’investissement initial de 17,7 Md USD (600 Md THB) pourrait être réduit de 40 %, avec un objectif de 5 millions de passagers pour la phase 1, contre 12 millions initialement. Actuellement, l’aéroport accueille 400 000 passagers par an, bien en dessous des 1,8 million avant la pandémie. Le gouvernement a lancé en 2024 des appels d’offres pour une deuxième piste, ce qui pourrait améliorer l’attractivité du site. UTA attend des précisions sur les avantages fiscaux et réglementaires pour les investisseurs, notamment des exonérations et une zone duty-free similaire à Hainan. Si les conditions sont favorables, ce projet pourrait dynamiser l’EEC et l’emploi local, bien que son financement et son calendrier demeurent incertains.
Depuis décembre 2024, la Chine a suspendu l’importation de sirop de sucre et de poudres pré-mélangées pour des raisons phytosanitaires, fermant ainsi un débouché clé pour l’industrie sucrière thaïlandaise. 42 sucreries, principalement exportatrices vers la Chine, sont à l’arrêt, avec 60 millions de dollars de pertes et des fermetures possibles en mars. Environ 40 000 tonnes de produits ont été renvoyées en Thaïlande, accentuant les pertes. Malgré l’envoi de documents officiels par la Thaïlande le 14 janvier, les autorités chinoises n’ont pas répondu. SMC Food Thailand et Hefty Food Thailand, ayant exporté 120 000 tonnes, ont cessé leur production, enregistrant des pertes de 2,9 millions de dollars. Ces tensions surviennent alors que la Thaïlande renforce ses contrôles sur les produits chinois non conformes, en réponse à une concurrence déloyale sur le marché local.
TikTok, la plateforme de ByteDance, investira 8,8 milliards de dollars dans des centres de données en Thaïlande sur les cinq prochaines années, a annoncé Helena Lersch, vice-présidente des affaires publiques de TikTok, lors d’un événement à Bangkok vendredi. Elle n’a pas été précisé si cet investissement inclut l’accord de 3,8 milliards de dollars annoncé le mois dernier par le conseil des investissements de Thaïlande.
Société
L’université Mahidol a lancé le Fonds pour la durabilité afin de soutenir ses recherches et innovations médicales. Son objectif est de collecter un milliard de bahts pour construire la « MU-Bio Plant », une usine pionnière en Thaïlande qui produira des médicaments à partir de cellules vivantes, se concentrant sur les thérapies avancées (ATMP) pour rendre les traitements contre le cancer plus accessibles. Cette installation sera la première en Thaïlande dédiée à la thérapie cellulaire et génique. L’université prévoit également de rénover son usine de médicaments existante, avec un investissement supplémentaire d’un milliard de bahts. L’initiative vise à soutenir la recherche et améliorer l’accès aux soins médicaux, contribuant ainsi à faire de la Thaïlande un centre régional de santé et de bien-être.
Phuket renforce ses contrôles d’immigration et ses opérations contre les activités illégales, en coopération avec les consulats internationaux, face à une hausse des crimes liés à la drogue et du travail illégal d’étrangers. L’an dernier, 194 étrangers ont vu leurs visas annulés et 998 ont été expulsés pour des infractions, principalement liées à la drogue et au travail sans visa approprié. Les contrôles à l’arrivée sont désormais plus stricts, incluant la vérification des mandats, des fonds suffisants et des itinéraires clairs. Des inspections renforcées ciblent également les lieux de séjour et les activités illégales, comme les guides touristiques non autorisés. En janvier, Phuket a accueilli environ 800 000 touristes étrangers, dont 36 000 avec des visas de longue durée. Les visiteurs sont encouragés à utiliser l’application mobile de la police touristique thaïlandaise, disponible en six langues, et à contacter le centre d’aide aux touristes de la police provinciale.
L’Association thaïlandaise du canal pour l’étude et le développement propose qu’un comité national étudie la faisabilité de relier le golfe de Thaïlande à la mer d’Andaman via le projet du canal 9A. Selon ses partisans, ce projet pourrait créer jusqu’à un million de nouveaux emplois. Dirigée par le général Pongthep Thetprateep, l’association a présenté une pétition à la Première ministre Paetongtarn Shinawatra lors d’une réunion à Phatthalung. Le canal de 135 kilomètres, large de 300 à 400 mètres et profond de 15 à 18 mètres, relierait Ao Luk à Krabi, traversant plusieurs provinces, et pourrait gérer 300 milliards de tonnes de marchandises par an. Ses soutiens estiment qu’il aiderait à relever les défis économiques, notamment pour les populations vulnérables.
Le 28 février, une équipe spéciale a arrêté 49 personnes pour entrée illégale dans le district de Sangkhla Buri, près de la frontière thaïlando-birmane, selon des responsables locaux du 1er mars. Le groupe, se déplaçant à pied, a été intercepté lors d’une enquête sur de possibles mouvements de migrants illégaux en provenance de Birmanie. Aucun des arrêtés n’avait de documents d’identité. Ils ont expliqué, par l’intermédiaire d’un interprète, avoir traversé la frontière via Ban Bo Yipoon et se dirigeaient vers un point de ramassage pour être envoyés à Samut Sakhon, où ils avaient un emploi. Ils prévoyaient de payer 15 000 bahts à des courtiers pour éviter les contrôles routiers. Les 49 personnes ont été accusées d’entrée illégale et remises à la police pour des poursuites.
Tourisme, Culture
La star thaïlandaise de K-pop, Lalisa « Lisa » Manobal, a marqué son premier passage à Hollywood en montant sur la scène des Oscars dimanche soir. L’artiste a interprété avec énergie la chanson-thème du film classique de James Bond, Live and Let Die, en chantant et dansant, captivant ainsi le public pour sa première prestation lors de cette cérémonie prestigieuse.
Jusqu’au 15 mai 2025, l’hôtel Hyatt Regency Sukhumvit, situé à proximité de la Soi 11 sur Sukhumvit rd à Bangkok, accueille l’exposition « Mario Avati : Peaceful Beauty ». Cette rétrospective, accessible gratuitement, offre une immersion dans l’univers de cet artiste français à travers une sélection riche et variée de ses œuvres : pastels, dessins, gravures, plaques de cuivre, sculptures, livres de bibliophilie et une vaste documentation.
Le ministère thaïlandais du Tourisme et des Sports prévoit de lancer un programme de co-paiement pour stimuler le tourisme national dès le mois de mai, visant à dynamiser les voyages pendant la basse saison. Le ministre Sorawong Thienthong a révélé que cette initiative, exclusivement destinée aux citoyens thaïlandais, pourrait voir le jour après l’approbation du cabinet. Selon ce programme, les voyageurs ne paieraient que la moitié de leurs frais de voyage, le gouvernement prenant en charge le reste. Le ministère est actuellement en quête de l’autorisation du gouvernement pour puiser dans son budget central afin de financer cette subvention, dont la première phase est estimée à 3,5 milliards de bahts. L’objectif est d’attirer un million de voyageurs potentiels. Ce programme de co-paiement s’inspire d’initiatives antérieures telles que « Khon La Krueng » et « We Travel Together », lancées en 2020 pour soutenir le tourisme local durant la pandémie de Covid-19. Le ministère espère que cette nouvelle mesure incitera les Thaïlandais à voyager et à dépenser davantage pendant la période de basse saison touristique, de mai à septembre.
L’industrie touristique thaïlandaise, notamment à Pattaya, prospère, mais les accidents de bus récurrents ternissent sa réputation en matière de sécurité. Le 26 février, un tragique accident à Prachinburi a fait 18 morts et 31 blessés lorsqu’un bus transportant 49 passagers a basculé en raison d’une défaillance des freins. Le 18 février, près de Pattaya, un autre bus s’est renversé sous une forte pluie, faisant au moins 40 blessés. Ces incidents soulignent les disparités de qualité dans l’industrie du bus, avec des services allant des options économiques aux services haut de gamme. Bien que les autorités renforcent les réglementations, leur application reste inégale. L’amélioration de la sécurité des bus est cruciale pour préserver la réputation de la Thaïlande comme destination touristique de classe mondiale.
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