Sur le papier, l’annonce du ministre de la santé thaïlandais Anutin Charnvirakul, formulée une première fois mardi sur Facebook et réitérée mercredi est claire: les personnes arrivant de plusieurs endroits en Asie, au Moyen-Orient et en Europe – dont la France – seront forcées de s’auto-confiner pendant 14 jours. Problème: Gavroche, ne voulant pas répercuter une information aussi vague, a consulté aussitôt l’ambassade de Thaïlande à Paris….où personne ne sait expliquer comment cette mesure va être mis en œuvre. Elle n’était même pas encore officielle mercredi à l’ambassade, où quelques demandeurs de visa patientaient encore.
Les autorités thaïlandaises ont mis la barre sacrément haut… sans avoir les moyens de faire respecter leur annonce officielle. Tel est le sentiment mercredi 4 mars après la confirmation de la demande de «mise en quarantaine volontaire» faite aux visiteurs en provenance du Japon, d’Allemagne, de Corée du Sud, de Chine (y compris ses territoires spéciaux Macao et Hong Kong) de Taïwan, de France, de Singapour, d’Italie et d’Iran, destinations déclarées «zones dangereuses pour les maladies transmissibles».
Toute personne voyageant à partir de ces endroits devra se mettre en quarantaine pendant 14 jours «sans exception», a ajouté le ministre de la santé Anutin Charnvirakul.
En théorie, cela signifie l’isolement ou la mise en quarantaine des personnes dont la température est supérieure à 37,5 degrés Celsius (99,5 degrés Fahrenheit) ou qui présentent des symptômes suspects de coronavirus. Mais comment s’assurer du suivi de ces derniers après leur arrivée à l’aéroport ? Plus problématique encore: quid des voyageurs qui n’ont pas de fièvre et ne présentent aucun symptôme, supposés se mettre en auto-quarantaine pendant 14 jours.« Ils ne seront pas autorisés à quitter leurs locaux à moins d’obtenir des autorisations spéciales des autorités thaïlandaises» a dit le ministre. mais qui va délivrer ces autorisations et comment ?
A l’heure d’écrire ces lignes, la confusion est totale. Et le secteur du tourisme, déjà assommée, frôle désormais le K.O.