Des étudiants thaïlandais actuellement présents en France se mobilisent pour regretter l’augmentation prévue des frais d’inscription dans les universités Françaises à partir du 1er janvier 2019. L’Ambassade de Thaïlande en France a reçu plusieurs demandes d’explications après l’annonce de la mise en œuvre d’un forfait d’inscription de 2.770 euros en licence et 3.770 euros en master et doctorat pour les étudiants non européens. Jusqu’en 2018, les étudiants non européens payaient les mêmes droits que les étudiants français, soit 170 euros pour une année de formation en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat. A partir de la rentrée 2019, ils devront s’acquitter de 2.770 euros en licence et 3.770 euros en master et doctorat.
La France reste, de très loin, le pays le plus ouvert aux étudiants aux revenus modestes grâce à la quasi-gratuité de l’enseignement supérieur.
Rien de comparable, par exemple, avec les universités américaines qui obligent les parents et les étudiants à contracter des prêts pour financer leur scolarité.
Un mouvement d’inquiétude est toutefois en train de se propager au sein des collectifs d’étudiants non européens en France (environ une centaine de milliers) après l’annonce de la mise en place en 2019 d’un forfait d’inscription annuel bien plus élevé que les traditionnels frais de dossiers.
D’autant plus que les bourses dont bénéficient ces étudiants, par exemple dans le cas des Thaïlandais, n’ont pas prévues d’être réajustées.
Plusieurs de ces étudiants, actuellement scolarisés à Toulouse, Clermont-Ferrand et Grenoble (terre d’accueil de nombreux jeunes thaïlandais) se sont donc adressés ces jours-ci à l’Ambassade de Thaïlande en France pour demander des explications.
L’explication du ministère de l’enseignement supérieur est que cette hausse permettra d’attribuer davantage de bourses ou d’exonérations de droits d’inscription.
On parle de « 15.000 étudiants exonérés dans les mois qui viennent » mais pour les Thaïlandais, en provenance d’un pays non francophone, cette proposition inquiète.
«Nous savons que les bourses iront en priorité aux étudiants de pays de la francophonie, et de pays les plus pauvres déplore Sanit, un étudiant grenoblois interrogé par Gavroche.
Nous avons besoin de savoir rapidement à quoi nous en tenir…»
A cette heure, et selon nos informations, le bureau éducatif de l’Ambassade de Thaïlande à Paris manquait lui aussi d’informations complètes pour répondre.
Une manifestation de protestation est prévue le 1er décembre.
Preuve que le débat va monter et se poursuivre, le parti socialiste français (dans l’opposition) a vivement réagi: «Annoncée par le gouvernement, la hausse des frais d’inscription pour les étudiants non européens (en licence, 2 770 euros contre 170 euros ; en master, 3 770 euros contre 243 euros) est totalement contre productive.
L’accueil d’étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur est l’un des instruments de l’attractivité et de l’influence de la France dans le monde.
Sélectionner par l’argent, selon les moyens des régions et pays d’origine, nous priverait à la fois de talents et de relais précieux».
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