Voici venu le temps du bilan. Une semaine passée en Asie pour le président Français, de Bali à Bangkok. Que retenir ? Quelles leçons tirer de ce séjour ? Dans un article très bien argumenté, le quotidien français Le Monde souligne la volonté d’Emmanuel Macron d’installer la France en Asie-Pacifique. Quitte à remuer la plaie du fameux contrat d’achat des sous marins non honoré par l’Australie…
Emmanuel Macron s’intéresse donc à l’Asie. Logique. Aussi éloignée soit-elle de l’hexagone, et aussi dominée soit elle par les Etats-Unis, la Chine et leurs alliances respectives, cette partie du monde offre ce que le locataire de l’Élysée chérit avant tout : l’efficacité au service de la prospérité, plus le culte conjoint du travail et de l’éducation. Macron l’Européen, conscient des limites de la France, voit dans cette Asie dynamique tout ce qui manque au vieux continent. Une jeunesse éduquée. Des aspirations démocratiques qui ne nuisent pas à l’attractivité économique. Des entrepreneurs respectés. Le choix fait par ce jeune président de ne pas rencontrer à Bangkok d’intellectuels contestataires, leur préférant des activistes de l’écologie et du climat, est en ce sens révélateur. A 44 ans, ce Chef de l’État arrivé en politique par effraction croit que l’internet et les réseaux sociaux sont bien plus efficaces pour soulever les chapes de plomb autoritaires que les discours et les promesses droit-de-l’hommiste. L’Asie-Pacifique, région dans laquelle la France est un acteur via la Nouvelle Calédonie et la Polynésie, est un théâtre d’action global. Exactement ce qu’aime ce président qui a de plus en plus de mal à comprendre ses concitoyens.
L’avantage, contrairement à ce qui se passe en Afrique, est que les asiatiques lorgnent encore du coté de la France. Ils aiment son industrie du luxe. Paris reste pour eux un aimant. Ils aiment aussi le coté élitiste de ce jeune dirigeant européen. Les Africains, rongés par l’insécurité du continent, se retrouvent le dos au mur. L’Asie croit à son avenir. Et Macron aime cet optimisme, même s’il cache du coté chinois un appétit inquiétant de surpuissance.
Les Français installés dans la région sont une autre raison de cette idylle macronienne. Ils aiment l’entreprise. Ils sont pour la plupart capitalistes dans l’âme. Ils vivent dans des pays où l’histoire ancienne joue un rôle essentiel. Ils sont confrontés tous les jours aux nouvelles technologies, dominantes en Extrême orient. cela ne veut pas dire qu’à l’inverse, tous les expatriés de cette région aiment Macron, loin s’en faut. mais sa vision de la politique et du destin de la France trouve, en Asie, un miroir qui lui convient. L’intérêt est mutuel. Ceux qui, comme Gavroche, s’efforcent de faire vivre l’influence française dans cette région ne peuvent que s’en réjouir.