Gavroche a publié à plusieurs reprises les appels de cet infatigable combattant des libertés qu’est Jaran Ditapichai. Réfugié politique, cette figure du monde des droits de l’homme dans le royaume continue, à partir de la France, d’observer de près la situation en Thaïlande. Voici sept ans qu’il est en exil. Gavroche le salue et lui confirme que nos colonnes lui sont ouvertes.
Une contribution de Philippe Bergues
On connaît la tradition française d’accueil des exilés politiques sur son sol, Jaran Ditapichai est l’un d’eux. Jaran, 76 ans cette année, est un militant des droits de l’Homme reconnu et a quitté la Thaïlande pour la France le 15 juin 2014 quelques jours après le coup d’État militaire dirigé par Prayuth Chan-ocha.
Craignant d’être emprisonné pour une durée de 3 à 15 ans pour avoir organisé en 2013 une pièce de théâtre commémorant la révolte étudiante de 1973, pièce jugée par les autorités comme portant atteinte à la monarchie, Jaran Ditapichai avait préféré s’envoler vers la France et demander l’asile politique.
Une reconnaissance sincère à la France
En guise d’anniversaire de cet exil, il a posté sur son compte Facebook un message émouvant accompagné d’une photographie du buste de Marianne : « Cela fait aujourd’hui 7 ans que je suis en France. Je remercie la République française de m’avoir accordé le statut de réfugié politique, puis la citoyenneté française. Il y a une assurance maladie, une subvention pour les personnes âgées, une subvention pour le loyer. J’ai retrouvé ma vie et ma liberté, et je peux lutter contre le système dictatorial et l’armée en Thaïlande. Vive la république, vive la France ».
Jaran Ditapichai a déposé en France les statuts de l’Association des démocrates thaïlandais sans frontières, un réseau de Thaïlandais de l’étranger qui se bat pour la totale liberté d’expression, contre la militarisation du régime et pour une véritable démocratie parlementaire.
A ce jour, la France compte une dizaine de réfugiés politiques thaïlandais sur son sol .
Philippe Bergues.