Gavroche est la plate-forme d’information, d’échanges et de convivialité pour les Français résidant en Thaïlande et dans les pays voisins. Nous diffusons dans ce cadre des extraits de la newsletter de l’association «La France en Isan».
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Chers amis,
Nous voici donc au mois d’octobre, les enfants sont en vacances. Ils vont pour un certain nombre d’entre eux partir au premier camp de vacances organisé par la France en Isan.
Cette opération aura lieu du 15 au 30 octobre en collaboration avec l’École Française de Koh Samui. C’est aussi l’époque de nombreuses animations que nous allons vous proposer.
En novembre aura lieu une nouvelle balade qui nous amènera de Khonkaen à Koh Chang via Ban Phé avec un retour en longeant la frontière du Cambodge, une petite semaine pour les amateurs de motos. Les voitures pourront se joindre à nous bien entendu.
Novembre sera aussi le mois pour la réunion de l’antenne de Buriram qui proposera sa rencontre le 15 et puis ce sera le tour de l’antenne de Nakhon Ratchasima.
Le 3 décembre prochain ce sera le tour de l’antenne centrale de Khonkaen qui vous proposera un déjeuner sur l’eau au lac Lam Pao dans la province de Kalasin.
Nous clôturerons l’année avec l’organisation d’un arbre de Noël pour l’orphelinat des enfants de Khonkaen que nous avons pris l’habitude de soutenir depuis maintenant deux années. Nous ne perdrons pas cette chaleureuse initiative et essayons de faire partager à ces orphelins un peu de bonheur à l’occasion des fêtes de fin d’année. j’espère donc vous retrouver nombreux dans toutes ces manifestations, nous sommes en ébullition permanente et toujours à votre service. Je vous invite à suivre également les vidéos produites par le Cercle des Amis de la Thaïlande dans lesquelles vous pourrez retrouver, mes interventions sur un ensemble de sujets concernant l’activité de l’association ainsi que des renseignements importants concernant la vie en Thaïlande.
Je vous dis donc, à très bientôt !
Le Président : Jean-Michel PERROY
Mythes et légendes d’Isan.
Sous la protection du naga…
Qui n’a pas remarqué en Isan, ou ailleurs en Thaïlande, ces longs serpents qui ornent les temples et servent souvent de balustrade sur les ponts ou les chaussées ou de rampes d’escaliers ? Ils sont omniprésents, de différentes longueurs mais toujours effrayants avec une tête menaçante Ce n’est pas bien sûr sans raison. Au- delà de leur aspect décoratif, ils ont une importance légendaire dans les croyances de nos amis thaïlandais.
Le serpent, sous différentes formes, fait partie de l’iconographie de cultures ou religions diverses. En Europe, il devient la vouivre, créature légendaire ayant généralement la forme d’un dragon bipède ou d’un serpent ailé. En Amérique latine, le dieu serpent-oiseau Quetzalcóatl décore les pyramides aztèques ou mayas. En Égypte ancienne le front des pharaons est orné d’un cobra dressé. Dans le christianisme, il est surtout le symbole du mal, celui qui tenta Eve pour manger le fruit défendu. Et d’ailleurs, quand l’archange saint Michel tue le serpent, il terrasse le démon, donc le mal. Il devient cependant un symbole plus positif en ornant le caducée des médecins, alors un signe d’immunité. Quoiqu’il en soit, le serpent inspire généralement la crainte et le danger de son poison mortel. Alors que fait-il dans les temples bouddhistes en accueillant les fidèles ?
Point de vision négative ici. On les appelle les nagas. Ils gardent les trésors de la nature, sont attachés à l’eau et apportent la prospérité. Habitants du monde souterrain, ils peuplent toutes les légendes en Inde et dans le sud-est asiatique.
Le naga est donc gardien et protecteur (ils vous évitent la chute sur les ponts ou dans les escaliers) mais aussi médiateur entre ciel et terre, intercesseur entre ce monde et l’au-delà. Il est ainsi parfois associé à l’arc-en-ciel en forme d’escalier dont est descendu le bouddha venant du ciel pour rejoindre la terre et dont les rampes sont deux nagas. Durant sa méditation, le bouddha fut protégé d’un orage violent par un dieu-serpent à 7 têtes qui formèrent une sorte de parapluie en éventail. On peut voir cette représentation dans tous les temples en Thaïlande. Il obtint ainsi la dévotion du naga et des eaux sur lesquelles il régnait. Ces statues sont communes dans l’art khmer depuis que les souverains d’Angkor adoptèrent le bouddhisme à la fin du XIIème siècle.
La palme du gigantisme revient cependant à la région de Mukdahan. La construction du deuxième «pont de l’amitié » sur le Mékong reliant la Thaïlande et le Laos ouvert en 2007 a donné lieu à la construction de gigantesques statues de nagas. Citons ici le naga situé dans l’enceinte du temple Wat Roi Phra Phuttahabat : 122 mètres de long, 20 mètres de haut et 1,5 mètre de diamètre. Comme le bouddha et les nagas se côtoient pour le meilleur dans les légendes d’Isan, tout aussi impressionnante est la statue du bouddha qui le domine. D’une blancheur immaculée, symbole de pureté, ses dimensions sont impressionnantes : 39,99 mètres de largeur à la base, elle repose sur un socle en forme de fleur de lotus de 24 mètres de hauteur, la statue proprement dite mesure 59,99 mètres de hauteur et l’ensemble 84 mètres. Citons aussi le Kaeng Kabao dans le district de Wan Yai, longtemps considéré comme un site touristique en raison des grandes plaques de roche qui apparaissent pendant la saison sèche lorsque le fleuve est à son niveau le plus bas, il est situé à une trentaine de kilomètres en amont de la ville.
Après que ce site ait connu une certaine régression, les responsables du district parrainèrent la construction de l’une des plus grandes sculptures d’un Naga du Mékong.
La sculpture de couleur blanche mesure 51,40 mètres de long, 11,11 mètres de haut et 1,50 mètre de diamètre. Sa présence permit un incontestable renouveau touristique sur ces rives du Mékong. Les visiteurs la considèrent toujours comme un signe de bon augure, de bonheur et de prospérité.
Doit-on sourire de ces croyances ? Il est vrai que tout ceci reste assez imperméable aux esprits occidentaux. Pourtant, bon nombre d’entre eux consultent quotidiennement leur horoscope, collectionnent les trèfles à 4 feuilles, vont prier dans les églises pour bénéficier de la protection de tel saint ou sainte. Et bien d’autres relevant de la religion ou de la superstition. N’y a-t-il pas quelque part une similitude ?