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THAÏLANDE – FRANCE : Le séisme, le risque et la solidarité, les leçons de Bangkok

Date de publication : 29/03/2025
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Xavier Malafosse est photographe et lecteur de Gavroche. Il nous a adressé ce témoignage.

 

J’ai passé des années en géographie des risques et gestion des catastrophes à l’université, puis j’en ai couvert un grand nombre comme photographe de presse. J’ai travaillé avec des pompiers et des secouristes en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal, au Maroc, en Palestine, en Turquie, etc. J’ai été photographe d’une demi-douzaine de casernes de pompiers de l’Hérault et du GRIMP, le groupement d’intervention à milieu périlleux, pendant douze ans.

 

Eh bien, je peux vous dire que si la fin du monde arrive, c’est en Thaïlande que je voudrais être, et avec des Thaïs ! Parce que leur sang froid, leur humour et leur souci de l’autre pendant le pépin sont bien au-dessus de tout ce que j’ai vu, connu et documenté n’importe où sur Terre.

 

Je l’avais entendu de la part de survivants du tsunami de 2004, ou de pompiers de l’Hérault que je connais très bien, venus en renfort et repartis admiratifs des Thaïlandais. Et ils avaient raison ! J’avais suspecté que les Thaïs avaient une culture du risque très avancée après avoir vu la gestion d’un départ de feu lors du Nouvel An 2024, à cause d’une lanterne enflammée, à Chiang Maï.

 

Mais ça va bien au-delà. Outre cette culture et ce calme en voyant des tours de 50 étages évacuées sans aucune scène de panique, j’ai vu une entraide comme nulle part ailleurs, et une attention remarquable aux étrangers, à qui on a donné de l’eau et à manger, toujours gratuitement. On m’a demandé six fois si j’avais assez de réseau pour rassurer mes proches en Europe. On m’a proposé un toit, un dîner, une couverture.

 

En France, nous n’avons aucune culture du risque. Prendre une gourde et deux barres de céréales pour un Montpellier-Paris en TGV vous font passer pour un survivaliste. Autant vous dire qu’avec mon « run bag » et les réflexes acquis dans le secourisme ou le photojournalisme sur des terrains dégradés, je passe souvent pour un fou. Jusqu’au pépin. J’ai alors mille amis très heureux de partager ma pharmacie, ma couverture de survie, ma gourde, ma pipe à eau et un bouillon cube pour donner bon goût à de la flotte terreuse.

 

La culture du risque, on ne la construit pas par fascination de la mort, mais par amour de la vie. Pour adoucir les problèmes et faire de l’éventuel accident un incident qui fera une anecdote marrante à raconter. Point barre.

 

L’entraide et la solidarité sont souvent la norme dans l’après catastrophe. Un jour, une amie de Bangkok me demandait ce que je pouvais bien trouver aux zones de chaos. Ce qu’il y a de magique, c’est la solidarité et la beauté des humains capables de dépassement quand tout s’effondre. Voilà pourquoi je cours derrière les incendies, les inondations et les tempêtes : voir l’humain se sublimer me regonfle le moral, ce qui n’est pas un luxe dans ce monde fou.

 

Aujourd’hui, la conduite et la solidarité des Thaïlandais à Bangkok m’ont regonflé le moral comme ça n’était pas arrivé depuis longtemps. Et je les en remercie du fond du cœur.

 

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2 Commentaires

  1. Magnifique témoignage. Tellement vrai et tellement bien écrit. Je partage entièrement l’avis de Xavier Malafosse qui a saisi l’âme du peuple thaïlandais.

  2. Je partage tout à fait les écrits de Xavier Malafosse. Je pars tous les ans en Thaïlande depuis 14 ans et si par curiosité je m’écarte de ce pays, j’y reviens illico, et tous mes amis globe trotters sont du même avis. Gentillesse et sourire permanent ce qui nous manque chez nous. Alain Klein, reporter et photographe de tripriders.fr.

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