Parmi les nombreuses arnaques auxquelles on peut être confronté en vivant en Thaïlande, l’une des plus répandues est la fraude aux appels téléphoniques, appelée aussi « call centre scam », vous incitant à virer de l’argent sur un compte en se faisant passer pour une agence gouvernementale. Pourtant connu, le subterfuge continue à faire de nombreuses victimes.
Un appel téléphonique, vous décrochez et tombez sur un répondeur : « ceci est le bureau de poste. Faites-le « 9 » pour avoir un employé ». Vous vous exécutez et l’employée vous dit qu’elle a reçu un colis pour vous, demande votre nom « pour vérifier », puis votre numéro de passeport. Puis le ton change. Le colis a été passé aux rayons X et contient quelque chose d’illégal. Les données vont être transmises à la police, à moins que… vous ne fassiez un virement sur un compte bancaire indiqué.
Beaucoup comprennent alors qu’il s’agit d’une anarque, mais beaucoup, impressionnés par le ton officiel des appels, effectuent les virements. Lors d’une visite récente au commissariat de Khlong Tan, la salle pour le dépôt des plaintes était remplie de Thaïlandais se plaignant de ces arnaques par « call centers ». Dans tous les cas, l’arnaqueur prétend être un officiel thaïlandais, mais les équipes sont souvent constituées à la fois d’étrangers et de Thaïlandais.
Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’est fortement développé ces dernières années. Les arrestations liées à des arnaques téléphoniques sont devenues très fréquentes depuis le début de 2017. Certains opèrent par le biais d’appels sur internet faisant apparaître le logo d’une agence gouvernementale thaïlandaise sur votre ordinateur.
Fin septembre, trois Taïwanais et quatre Thaïlandais ont été arrêtés par les policiers de la station de Thonglor pour avoir ouvert 13 comptes bancaires liés à des arnaques de centres d’appels téléphoniques. Certaines de leurs victi-mes avaient effectué des virements bancaires pour des montants entre 120 000 et 400 000 bahts. Sur les quatre dernières années, les pertes financières liées à ces arnaques se monteraient à 100 millions de bahts.
Pour faire face au fléau, l’Agence de lutte contre le blanchiment d’argent (AMLO) a établi à la mi-novembre un centre spécialisé avec des représentants des banques, des compagniestéléphoniques, de l’agence nationale des télécommunications et de l’audiovisuel et du Club des cartes de crédit.
Un service d’assistance peut être contacté au numéro 1710. Si la personne qui a été trompée possède les coordonnées du compte bancaire frauduleux, celui-ci peut être gelé par le centre jusqu’à la résolution du cas.
A.D.