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THAÏLANDE – HISTOIRE : Borommatrailokkanat, ancien roi du Siam

Journaliste : Xavier Galland
La source : Gavroche
Date de publication : 08/10/2023
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roi Borommatrailokkanat

 

Retrouvez une nouvelle chronique historique issue de nos archives, écrite par Xavier Galland, auteur du « Que Sais-je ? » n°1095, « Histoire de la Thaïlande ». On ne vous tiendra pas rigueur si vous ignorez les noms des rois Borommaracha et Borommatrailokkanat. Et pourtant ils ont joué un rôle important dans l’histoire du Siam.

 

Fils de Borommaracha II, Borommatrailokkanat – dont les Occidentaux ont coutume de réduire le nom à Trailok -, fut roi de 1448 à 1488. Il fut donc contemporain de Louis XI et de Laurent le Magnifique, et c’est pendant qu’il régnait sur Ayutthaya qu’eurent lieu la prise de Constantinople et la chute de l’Empire byzantin, la guerre des Deux-Roses en Angleterre et la fin de la Reconquista espagnole.

 

Si son règne n’a pas laissé un souvenir impérissable sur le plan extérieur – quelques escarmouches dans le sud et, surtout, une longue suite d’hostilités contre le roi Tilokaracha du Lan Na, dont les attaques le poussèrent à transférer ses quartiers à Phitsanulok – c’est incontestablement en matière de politique intérieur que l’action de Trailok fut considérable. Son règne, en effet, est marqué par la systématisation et la codification de l’organisation administrative du royaume.

 

Cela pourrait ne pas sembler très impressionnant au premier abord mais les conséquences de ces mesures se révèleront extrêmement importantes et, dans l’ensemble, plutôt positives. De fait, les rois d’Ayutthaya furent souvent de féconds législateurs et leurs lois formèrent l’épine dorsale du système juridique siamois jusqu’à la fin du XIXème siècle.

 

Qu’en fut-il de Trailok ?

 

Quand il accède au pouvoir, en 1448, il hérite d’un royaume qui sera centenaire deux ans plus tard. Alors que la préoccupation principale de ses prédécesseurs a été la survie du pays et la création d’un espace vital vers Angkor à l’Est et Sukhothai au Nord, il est maintenant temps de renforcer le royaume en accroissant sa cohésion interne et sa crédibilité internationale. Trailok s’attelle donc à la tâche avec une volonté claire de renforcer et de centraliser l’autorité royale au détriment des grands vassaux dont titres et apanages vont désormais être réglementés.

 

Pour différencier les charges civiles et militaires, Trailok crée deux «super-ministères»: le Kalahom (militaire) et le Mahatthai, ministère de l’Intérieur qui chapeaute le Wiang, chargé des affaires de la capitale et de sa province, le Phrakhlang (finances, commerce extérieur, affaires étrangères et immigration), le Na (agriculture et propriété foncière) et le Wang (affaires du palais et justice). Ce système perdurera presque inchangé jusqu’au XIXème siècle.

 

Mais plus que la seule administration, c’est la société dans son ensemble que Trailok veut restructurer et hiérarchiser. Institutionnalisant des pratiques ancestrales, il élabore un système liant la position sociale à la propriété foncière, ou du moins à l’usufruit de terres dont la propriété n’est le plus souvent que théorique. Ce système attribue à chacun, riche ou pauvre, grand ou petit, un certain «sakdi na». «Sakdi» signifiant dignité / force / pouvoir et «na» voulant dire champ / rizière, le système de sakdi na.

 

S’il est indéniable que ce système a laissé des traces quasi-indélébiles sur la société thaïlandaise actuelle, il est tout aussi indéniable qu’il choque nos valeurs occidentales modernes. Gardons en tête, malgré tout, que ces valeurs étaient loin d’exister à l’époque – et encore aujourd’hui, diront certains – et qu’à la même époque l’Europe aussi était loin d’être un modèle de démocratie. Néanmoins, l’une des conséquences, et non des moindres, de ces nombreuses lois et réformes fut que le Siam bénéficia d’une stabilité que ne connurent pas ses voisins plus ou moins immédiats d’Asie du Sud-Est. Ce fut toujours ça.

 

Xavier Galland

 

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