Le bilan des Thaïlandais morts dans l’attaque du Hamas contre Israël est passé de 18 à 20, selon Kanchana Patarachoke, directeur général du Département de l’information et porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ce chiffre n’a pas encore été confirmé par les autorités israéliennes et est basé sur les rapports des employeurs et des travailleurs thaïlandais.
Le nombre de blessés est également passé de 9 à 13, et le nombre de Thaïlandais kidnappés par les groupes militants du Hamas est passé de 11 à 14, comme le rapporte Kanchana. Elle a déclaré qu’environ 150 personnes avaient été kidnappées au total.
Le Hamas a déclaré hier qu’il n’était pas ouvert à des négociations avec Israël concernant les personnes kidnappées, citant l’opération militaire en cours. Ils ont également menacé d’exécuter des otages israéliens. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Jakkapong Sangmanee, a déclaré que le gouvernement ne croyait pas que le Hamas procéderait à des exécutions de détenus thaïlandais, dans la mesure où la Thaïlande n’est pas impliquée dans le conflit. Le gouvernement a été en contact avec divers pays, dont l’Égypte, la Jordanie et le Qatar, pour faciliter les négociations en vue de leur libération.
Kanchana a précisé que les 14 Thaïlandais qui ont été secourus par les Forces de défense israéliennes ne font pas partie des victimes et des détenus signalés.
Le nombre de personnes inscrites pour l’évacuation atteint désormais 5 019, selon Kanchana. Avant l’attaque, il y avait environ 30 000 travailleurs thaïlandais en Israël.
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Le bilan macabre se révèle très lourd pour la Thaïlande entre les morts et les otages. Les informations communiquées par le ministère thaïlandais des Affaires Étrangères montre que les personnes sont, pour la très grande majorité, issue du Nord-Est du pays. Il s’agit donc vraisemblablement d’une population immigrée pour des raisons économiques, a priori sans origine ou attaches juives. Il apparait donc que les tueries du Hamas furent aveugles et indiscriminées. Cette circonstance interroge sur la “gestion” des otages aussi bien côté Hamas qu’Israël. Parmi ceux-ci outre les israéliens se trouvent des bi-natioanaux voire des conjoints non israéliens d’israéliens. Ces catégories d’otages se distinguent de tous les autres ressortissants. Un des objectifs, parmi beaucoup d’autres, de la “gestion” des otages, il y a la “négociation” dans ses dimensions multiples, la rançon n’étant que l’aspect le plus connu mais surtout en matière d’enlèvement crapuleux même si cette dimension n’est pas exclue dans le cas présent. Une telle mondialisation des otages (une vingtaine de nationalités jusqu’ici recensées) a pour effet de rendre la situation très compliquée pour Israël, celui-ci risque de se trouver soumis à toutes sortes de pressions contradictoires des pays d’origine des otages, ceux-ci essayant de régler pour leur compte l’issue de la situation (versement de rançon ici mais pas là, attitudes et déclarations politiques divergentes, etc..). L’effet recherché par le Hamas est sans doute d’atténuer les réactions d’Israël notamment en cas d’intervention au sol ? Ce que l’opinion publique mondiale, elle même divisée (sud-global et le reste) risque de renforcer en cas de prolongement de l’intervention et de disparition des populations civiles les divisions et la polarisation des opinions et des réactions au point où, suite à un renversement des attitudes, les populations gazaouies soient elles aussi qualifiées d’otages. Dans un tel scénario, la disparition des actuels otages risque d’être attribuée aux destructions israéliennes. Le Hamas n’a pas intérêt à l’exécution des otages tant ils constituent une garantie -relative- de son “statut de combattant” ; cela risque de ne pas exclure des exécutions au compte goutte et calculée. Quelle serait alors la liste suivie ? La libération des 4500 prisonniers palestiniens recensés en Israël mettrait-elle fin à l’épisode des otages et à leur libération ? Rien n’est moins sûr tant est grande la volonté affichée par les autorités israéliennes d’aller jusqu’à la destruction complète du Hamas.