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THAÏLANDE – JUSTICE : Des parlementaires asiatiques défendent les activistes en grève de la faim

Date de publication : 11/02/2023
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Orawan Phupong et Tantawan Tuatulanon

 

Des parlementaires de toute l’Asie du Sud-Est viennent d’exhorter le gouvernement thaïlandais à écouter les revendications de deux jeunes militantes en grève de la faim, et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour leur sauver la vie. Les parlementaires de l’ASEAN pour les droits de l’homme (APHR) convient aussi les membres du Parlement thaïlandais et les autorités compétentes à ouvrir un débat sur la modification de la loi draconienne sur la lèse-majesté, dont les deux militants sont accusés.

 

Orawan “Bam” Phupong et Tantawan “Tawan” Tuatulanon, âgés respectivement de 21 et 23 ans, ont entamé leur grève de la faim le 18 janvier pour demander des réformes du système judiciaire thaïlandais, la libération des prisonniers politiques et l’abolition, ou la réforme, de certaines des lois utilisées contre les dissidents, notamment la loi de lèse-majesté. Selon les médias, les deux militants sont extrêmement faibles et l’on craint pour leur vie.

 

Le quotidien français Le Monde leur a consacré un article.

 

Les deux militants sont accusés de lèse-majesté pour avoir tenu publiquement une pancarte demandant si les cortèges de membres de la famille royale, qui entraînent souvent des fermetures de routes à Bangkok, créent des désagréments pour le public. Tantawan doit également répondre d’une deuxième accusation pour le contenu d’un livestream qu’elle a réalisé sur Facebook.

 

“Il est tragique que ces deux jeunes femmes estiment devoir mettre leur vie en danger pour défendre leurs convictions. Quoi que l’on puisse penser de leurs idées, elles devraient être autorisées à les exprimer librement, comme cela se ferait dans un pays véritablement démocratique, et non dans un climat de répression qui conduit à des moyens aussi extrêmes d’exprimer la dissidence. À l’heure actuelle, la première priorité devrait être de sauver leur vie, mais il est également crucial d’engager un débat franc sur leurs revendications”, a déclaré Kasit Piromya, ancien ministre thaïlandais des Affaires étrangères et membre du conseil d’administration de l’APHR.

 

L’article 112 du code pénal thaïlandais dispose que “quiconque diffame, insulte ou menace le roi, la reine, l’héritier présomptif ou le régent est passible d’une peine d’emprisonnement de trois à quinze ans”. La loi thaïlandaise de lèse-majesté, conçue pour défendre et protéger la monarchie vénérée, est l’une des plus strictes au monde. Elle est souvent interprétée de manière très souple et a été largement utilisée ces dernières années comme une arme contre des rivaux politiques. La principale raison en est que n’importe quel citoyen thaïlandais peut porter plainte contre n’importe qui pour violation présumée de l’article 112.

 

Une série de manifestations étudiantes ont brisé le tabou de la monarchie en Thaïlande en 2020, exigeant des réformes de l’institution, mais elles se sont largement estompées en 2021, lorsque les autorités ont commencé à réprimer les manifestants avec des accusations de lèse-majesté, ainsi que d’autres infractions.

 

Selon Thai Lawyers for Human Rights, au moins 215 personnes dans 234 affaires ont été poursuivies au titre de l’article 112 entre novembre 2020 et juin 2022, dont 17 mineurs. Parmi ces poursuites, au moins 108 ont été déposées par des citoyens ordinaires, tandis que le reste a été déposé par différentes institutions étatiques thaïlandaises.

 

“Il doit y avoir une loi qui protège l’honneur et la sécurité du chef de l’État, mais elle doit être conforme aux normes des droits de l’homme. L’article 112 prescrit une peine excessive, et a été trop souvent utilisé de manière malveillante comme une arme politique. Les législateurs thaïlandais devraient envisager de réformer la loi. Les peines devraient être réduites, sans peine minimale, et les Thaïlandais ordinaires ne devraient pas être en mesure de porter de telles accusations ; cela ne fait qu’encourager la chasse aux sorcières. Seuls le Bureau de la Maison royale et le Procureur général devraient être habilités à engager des poursuites contre les personnes jugées diffamatoires à l’égard du roi. Une révision approfondie de la loi sur la lèse-majesté contribuera à démocratiser la Thaïlande, mais sera également bénéfique pour la monarchie elle-même, car un débat ouvert sur son rôle dans la Thaïlande moderne est plus nécessaire que jamais” estime Kasit Piromya, ancien ministre des Affaires étrangères

1 COMMENTAIRE

  1. sans me prononcer sur le dire ou les écrits de ces 2 jeunes femmes, je note que vous citez “le monde ” pour relater un article sur ces faits.
    Or, ce journal de gauche aveugle est précisément ce qu’il faut éviter de lire….et votre journaliste Mr Bergues, également parisien, reprend le même discours.
    Je note aussi que vous continuez à qualifier de “dissidents démocratiques” les quelques énergumènes violents qui agressent la police dans leurs actions . N’ignorez pas que ceux que Gavroche (et d’autres, désinformateurs comme le monde) qualifié d’étudiants, selon les photos sur place sont des quarantenaires, …alors, à d’autres !

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