Notre confrère Le Monde publie ces jours-ci, sous la plume de son correspondant Bruno Philip, une série d’excellents reportages sur le climat politique en Thaïlande à la veille des élections législatives du dimanche 24 mars. Nous en reproduisons des extraits. L’ensemble de ces articles est à retrouver, dans leur intégralité, sur le site www.lemonde.fr
« J’espère bien que ces élections vont permettre le retour à la démocratie » : chapeau vert et veste parme, Nok, une paysanne d’âge mûr, a osé braver la chaleur féroce et faire les quarante kilomètres de trajet depuis son village jusqu’au champ de courses de Khon Kaen, chef-lieu de l’une des vingt provinces de ce Nord-Est thaïlandais qui est le bastion des opposants à la junte militaire au pouvoir.
Entourée de plusieurs amies du même âge, elle vient de descendre de la vieille camionnette qui les a amenées jusqu’ici.
Ces dames ne sont pas les seules, si l’on en juge par le gigantesque embouteillage qui s’est formé depuis la route nationale.
Sur l’estrade installée devant les gradins, les candidats du parti Pheu Thai (« Pour les Thaïlandais »), la grande formation de l’opposition, s’apprêtent à fustiger les militaires devant plusieurs dizaines de milliers de partisans.
A l’approche des élections législatives du 24 mars, les premières depuis le coup d’Etat du 22 mai 2014, une rare frénésie s’est emparée de ce royaume qui subit depuis cinq ans la poigne des généraux.
Un récent sondage montre que 97 % des personnes interrogées iront voter.
Même si beaucoup déposeront leurs bulletins dans l’urne sans trop d’illusions : seuls 19 % des sondés pensent que les résultats du scrutin ne seront pas faussés par la fraude et les « achats de vote » – comme c’est le cas à chaque élection…
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