Ce n’est pas un poisson d’avril, mais un vrai sujet de discussion et de débat dans la campagne pour les élections législatives thaïlandaises du 24 mars dernier. Faut-il légaliser dans le Royaume la production et la vente des « sex toys » ? Le sujet peut paraitre – et il l’est – dérisoire au vu des enjeux démocratiques pour ce scrutin supposé mettre fin à cinq années de régime militaire. Mais il révèle le besoin de liberté de la société thaïe. C’est en tout cas l’analyse du quotidien anglophone The Nation qui lui a consacré un article.
Un parti politique peu connu participant aux élections législatives a proposé mercredi 20 mars la légalisation de la production et la vente de jouets sexuels. Aujourd’hui, les « sex toys » sont très faciles à trouver en Thaïlande même s’ils sont officiellement interdits. Ils sont en vente dans les échoppes de rues, le plus souvent importés de Chine. Le parti Tai Rak Tham veut donc en finir avec cette hypocrisie. Il a également proposé l’ouverture 24 heures sur 24 des lieux de divertissement.
L’un des responsables de cette formation, Chitsanupong Trairatrangsri, a déclaré que le parti veut, par le biais de « sex toys » galvaniser l’économie du Royaume, le pays possédant une énorme quantité de caoutchouc, matière première des jouets sexuels.
Si la production de jouets sexuels est autorisée en Thaïlande, les cours du caoutchouc se « redresseront » a-t-il ajouté non sans humour.
Légaliser les jouets sexuels permettrait en outre de réduire les crimes liés au sexe et les maladies sexuellement transmissibles, a affirmé Chitsanupong.
En Thaïlande, pays où l’industrie de la prostitution reste massive (malgré son interdiction) ceux qui possèdent ou vendent des jouets sexuels peuvent être poursuivis en justice.
Le parti Tai Rak Tham a été formé par des personnes LGBT impliquées dans des activités de « divertissement de nuit ».
À l’heure actuelle, sous le joug militaire, ces entreprises sont pénalisées par la loi qui les force à fermer après 1 heure du matin.
Le parti Tai Rak Tham a été enregistré en août 2013.
Son nom signifie « Les thaïs aiment le Dharma » (l’essence du bouddhisme).
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