Alors que la plupart des vacanciers ont regagné la capitale en ce lundi de rentrée et que le royaume a fait le plein de soleil, de touristes et de devises, les routes n’ont pas terminé, elles, leur macabre décompte. Un bilan qui devrait dépasser en nombre d’accidents, de blessés et de décès celui de 2014…
Du 29 décembre au 2 janvier, selon les statistiques du Road Safety Centre, 2753 accidents de la route (2446 en 2014 sur la même période) ont provoqué la mort de 292 personnes (contre 260 l’année précédente) et ont fait 2855 blessés (contre 2542).
Un bilan qui va s’alourdir à la fin des « Seven Dangerous Days », comme la presse locale a pris l’habitude d’appeler les sept jours de la période des fêtes de fin d’année les plus exposés aux carnages sur les routes (avec ceux du Songkran, le Nouvel An thaïlandais, en avril).
Cette année pourtant, le chef du gouvernement militaire avait utilisé ses pleins pouvoirs pour permettre l’immobilisation immédiate des véhicules dont les passagers ont été contrôlés au-dessus du taux d’alcoolémie autorisée (0,5 gr/l, soit la même qu’en France). Plus de 3 000 conducteurs ont été appréhendés en l’espace de cinq jours.
Mais dans le deuxième pays le plus meurtrier au monde sur les routes par nombre d’habitants (après la Libye) selon une étude récente de l’OMS, aucun gouvernement, aucune réglementation ou campagne de prévention n’ont permis jusqu’à présent d’infléchir durablement la courbe du nombre de tués sur les routes et de persuader les Thaïlandais de ne pas boire avant de prendre le volant et de porter un casque à moto, pourtant obligatoire depuis 1996.
S’il est très difficile d’obtenir des statistiques officielles fiables (l’OMS estime que les routes tuent entre 12 000 et 14 000 personnes chaque année en Thaïlande, 3000 en France à population égale), 70% des victimes concernent les conducteurs et passagers de motos, impliqués dans 90% des accidents.
Malgré des dizaines de milliers de contrôles et de contraventions, l’indiscipline des Thaïlandais au volant coûte chaque année à la société des dizaines de milliards de bahts en soins médicaux et assistance aux familles des victimes.