L’hebdomadaire britannique raconte dans sa dernière édition l’histoire du premier groupe commercial thaïlandais. Le récit d’une puissance dont les enseignements à tirer sont nombreux, selon le magazine.
The Economist a le goût de l’histoire.
C’est en 1921 dans le quartier de Chinatown de Bangkok que l’histoire du groupe CP (Charoen Pokphand) trouve ses racines.
Deux chinois, les frères Chia, y créent, presque sans le sou, un petit commerce de graines et de légumes importés de Chine.
Puis ils se lancent dans l’exportation à Hong Kong de cochons et d’œufs.
Les affaires se développent grâce en grande partie aux relations étroites au sein des communautés chinoises du pays et notamment de la Bangkok Bank – aux dirigeants d’origine chinoise également, – qui demande aux deux frères de reprendre un élevage de poulets tombé en faillite.
Le fils de l’un des deux frères Chia, Dhanin Chearavanont, crée le groupe CP.
Aujourd’hui, aux mains du fondateur et de ses deux fils, CP est diversifié dans l’agroalimentaire (CP Foods, crevette, poulet, porc), le commerce de détail et de gros (Seven Eleven, Siam Makro, Kentucky Fried Chicken en franchise), les télécommunications (True Group).
Le chiffre d’affaires du groupe était de 54 mds de USD en 2017 grâce à plus de 200 filiales dans le monde et un effectif de 300.000 personnes.
La fortune de la famille Chearavanont (36,6 mds USD) la place au premier rang en Thaïlande selon le magazine Forbes et au 4ème en Asie.
La décision prise au bon moment, l’intégration verticale et l’entretien de bonnes relations au sommet des états semblent être les clés de la réussite selon The Economist.
Le groupe a bénéficié en effet dans son développement tout à la fois de l’ouverture des marchés de la Thaïlande et de la Chine : lors de la création de millions de lignes téléphoniques en Thaïlande ; et lors de l’ouverture du marché chinois en 1978 (la filiale locale du groupe fut la première société étrangère installée dans la zone de Shenzhen).
Depuis, CP est devenu la plus gros actionnaire de la compagnie d’assurance chinoise Ping An Insurance ainsi qu’un actionnaire important des Citic, sociétés en partie étatisées en charge du développement de plusieurs régions chinoises .
Enfin en matière d’intégration verticale, les poulets produits dans l’ensemble de la Thaïlande ne sont nourris qu’aux grains produits par une autre filiale du groupe.
Les deux fils de Dhanin sont maintenant aux commandes.
Ils ont bien l’intention de ne pas attendre un siècle pour doubler les chiffres.
Retrouver ici le site web de The Economist.
Réagissez, commentez, corrigez sur redaction@gavroche-thailande.com
Bernard Festy
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.