Alors que le délit de lèse majesté est au centre du débat politique après la victoire électorale du parti Move Forward, le quotidien en ligne The Nation a publié ce rappel que nous partageons avec nos lecteurs.

Avant de chercher à faire revenir de l’étranger les personnes recherchées pour lèse-majesté, nous devrions, comme nous l’ont conseillé le Premier ministre Prayut et d’autres, suivre la sagesse de notre père national bien-aimé et de notre défunt roi.

Sa Majesté était claire comme de l’eau de roche sur le lèse-majesté. Le livre de Grossman et Faulder intitulé “King Bhumibol Adulyadej : A Life’s Work” (Le roi Bhumibol Adulyadej : l’œuvre d’une vie) dit : “La loi thaïlandaise de lèse-majesté a un détracteur de premier plan : Le roi Bhumibol… En 2005, après une augmentation des plaintes pour lèse-majesté d’inspiration politique, le roi Bhumibol a profité de son discours télévisé annuel d’anniversaire pour faire savoir que “les accusations contre les personnes accusées de lèse-majesté ne sont pas fondées” : Les charges contre les personnes accusées de lèse-majesté doivent être abandonnées et les personnes détenues en prison pour lèse-majesté doivent être libérées. L’utilisation de la loi de lèse-majesté nuit en fin de compte à la monarchie… Lorsque la critique est interdite et que des personnes sont emprisonnées pour lèse-majesté, le roi subit des dommages”.

Le porte-parole du gouvernement, Sansern Kaewkamnerd, a déclaré qu’étant donné que la monarchie elle-même recourrait rarement aux tribunaux pour se protéger, nous, les roturiers, devions le faire. Mais si sa majesté le Roi connaît bien son institution, “l’utilisation de la loi de lèse-majesté nuit en fin de compte à la monarchie”. Cela signifie que nous, ses sujets, finirons par nuire à l’institution profondément aimée que nous cherchons à protéger – tout cela au nom de l’amour.

Quel fils ou quelle fille aimant(e) chercherait à nuire à son père ?

D’autres disent que sa majesté le Roi avait raison en 2005, mais plus maintenant. Si c’est le cas, les représentants de notre institution bien-aimée et la population dans son ensemble devraient être convaincus, par le biais de débats publics, que la sagesse de notre défunt roi n’est plus valable, et le compte rendu public de son discours de 2005 devrait être modifié en conséquence.

Pour notre part, nous restons convaincus que notre cher père national avait, et a toujours, raison dans son analyse – et que nous devrions agir en conséquence.