La politique thaïlandaise, une fois de plus, se fait devant les juges. Alors que le délit de lèse majesté est utilisé pour museler les meneurs du mouvement pro-démocratique, la justice s’est prononcée mercredi 24 février sur le cas de Suthep Thaugsuban et de plusieurs ministres de l’actuel gouvernement, meneurs des manifestations contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra. Suthep est condamné à 5 ans de prison. Un remaniement gouvernemental devient nécessaire.
Le gouvernement de Prayuth Chan Ocha vient de perdre des plumes dans la bataille judiciaire menée contre les anciens meneurs des «chemises jaunes» pro-royalistes, responsables de la chute du gouvernement de Yinluck Shinawatra, écartée du pouvoir en 2014 par un coup d’État militaire mené… par l’actuel premier ministre
Le tribunal pénal a condamné Suthep Thaugsuban à cinq ans de prison pour avoir dirigé des rassemblements du PDRC qui ont paralysé Bangkok et provoqué des turbulences en 2013 et 2014.
Des peines de prison ont également été prononcées à l’encontre du précédent ministre de l’éducation Nataphol Teepsuwan (6 ans et 16 mois) et du ministre adjoint des transports Thaworn Senniam (4 ans).
Plus de fonctions politiques
La Constitution interdit à quiconque a été condamné à une peine de prison d’exercer des fonctions politiques, ce qui signifie qu’un remaniement ministériel pourrait maintenant être nécessaire.
Entre-temps, Buddhipongse Punnakanta, ancien ministre de l’économie et de la société numériques, a été condamné à sept ans de prison.
29 anciens membres du PDRC ont été condamnés à des peines de prison allant de quatre mois à 11 ans après avoir été reconnus coupables de terrorisme, d’insurrection ou d’autres chefs d’accusation.
Le chaos provoqué par les protestations du PDRC a culminé avec un coup d’État mené par le chef de l’armée de l’époque, Prayut Chan-o-cha, le 22 mai 2014.