Une chronique de Philippe Bergues
Entrée en fonction comme première ministre le 18 août dernier, Paetongtarn Shinawatra a dû, comme la loi l’y oblige, déclarer ses avoirs à la Commission nationale anti-corruption (NACC). Selon un document partagé dans les médias thaïlandais, la fortune de Paetongtarn Shinawatra, fille cadette de Thaksin, est évaluée à 13,84 milliards de bahts, environ 390 millions d’euros.
Cette somme est répartie entre terrains dans le royaume, une douzaine de propriétés immobilières en Thaïlande, à Londres et au Japon, des placements financiers et investissements divers évalués à 310 millions d’euros, des dépôts à hauteur de 30 millions d’euros.
Certains investissements en disent davantage sur la personnalité de la cheffe du gouvernement, avec 23 voitures de prestige dont une Rolls Royce Phantom et une Bentley estimée à 300 000 euros, 75 montres de luxe d’un montant global de 4,6 millions d’euros, 217 sacs de maroquinerie de luxe d’une valeur globale de 2 millions d’euros, une multitude de bijoux griffés. Paetongtarn a également déclaré des dettes pour un montant d’environ 120 millions d’euros, quasiment toutes souscrites auprès de ses proches, dont plus de la moitié auprès de sa sœur aînée Pintongta Shinawatra.
L’influent clan Shinawatra
Plus jeune première ministre de Thaïlande à 38 ans, Paetongtarn est la « fille de papa », comme aiment à le rappeler les observateurs. Rentré au pays après 15 ans d’exil en août 2023, au prix d’un accord avec l’élite militaro-royaliste, Thaksin Shinawatra est redevenu le vrai « boss » qui dicte la politique gouvernementale.
De réunions en meetings, de discussions en compromis. Sa fortune personnelle est estimée, selon le magazine américain Forbes, à 2,1 milliards de dollars, ce qui en fait la dixième personne thaïlandaise la plus riche. Grâce à son empire Shin Corp, initialement dans la communication et aujourd’hui aux activités diversifiées. Dont les branches sont dirigées par les membres de la famille, Paetongtarn y compris avant son arrivée en politique.
Fortune et politique font très bon ménage en Thaïlande, dans l’un des pays les plus inégalitaires au monde, où le salaire minimum moyen est de 337 bahts par jour (environ 8,75 euros).
Philippe Bergues
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Ce que cela veut dire en résumé : que le crime paye !
Enfin, faudra voir comment seront les autres vies ;).