Un mouvement de protestation, aussi suivie soit-elle, ne suffit pas à déclencher un printemps politique en Thaïlande. Contrairement à ce qu’avaient laissé entendre certains élus, le parlement thaïlandais a voté jeudi 24 septembre pour retarder la décision de modifier ou non la constitution, comme le demandent les manifestants anti-gouvernement. Un comité étudiera d’abord les futurs amendements constitutionnels. Ce qui porte un nom: jouer la montre…
Amender la constitution reste possible en Thaïlande, mais l’horizon des changements réclamés par les manifestants est devenu jeudi, bien plus lointain que l’espérait les meneurs du mouvement de protestation. Le parlement, dominé par les partisans du gouvernement, a plutôt choisi de mettre en place un comité pour étudier d’abord le processus d’amendement constitutionnel.
Cette décision a provoqué la colère des parlementaires de l’opposition et des manifestants, dont plus de 1 000 s’étaient rassemblés devant le Parlement pour faire pression sur leurs demandes de changement constitutionnel et de destitution du Premier ministre Prayut Chan-o-cha
Une manœuvre politique
Selon la plupart des observateurs, il s’agit d’une manœuvre politique de la part des autorités qui ont par ailleurs retiré la plaque en hommage à la révolution démocratique de 1932 scellée ce week-end sur l’esplanade de Sanam Luang par les manifestants.
La constitution de 2017 a été rédigée par un comité nommé par l’armée et a été adoptée par un référendum national en 2016, au cours duquel la campagne de l’opposition a été interdite.
L’assemblée est composée d’une Chambre des représentants élue et d’un Sénat nommé par l’armée.
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