Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha a “une date en tête” pour la dissolution du Parlement, qui interviendra, selon lui, avant la fin du mandat du gouvernement à la fin du mois prochain.
Il a refusé de divulguer cette date lors de ses remarques aux journalistes jeudi 16 février au soir. C’est la première fois que Prayuth a déclaré que le Parlement serait dissous rapidement. Selon le calendrier prévu par la Constitution, une élection doit être organisée au plus tard en mai.
Le scrutin pourrait donner lieu à un match de rancune pour le poste de premier ministre, opposant deux anciens chefs de l’armée royalistes à la famille Shinawatra milliardaire, dont les gouvernements élus ont été renversés par les généraux lors des coups d’État de 2006 et 2014.
Prayuth, 68 ans, a fait piètre figure dans les récents sondages d’opinion face à Paetongtarn Shinawatra, du parti Pheu Thai, fille de 36 ans de Thaksin Shinawatra et nièce de Yingluck Shinawatra, tous deux anciens premiers ministres en exil.
On s’attend à ce qu’il se présente également contre son mentor militaire Prawit Wongsuwan, âgé de 77 ans, son vice-premier ministre et faiseur de roi politique chevronné issu du même régiment de l’armée royaliste.
Une dissolution anticipée pourrait être avantageuse pour Prayuth, qui a rejoint le mois dernier le nouveau parti United Thai Nation (UTN), car elle permettrait de recruter davantage de membres. Selon les règles électorales, la dissolution anticipée réduirait la période minimale d’appartenance à un parti pour les candidats aux élections de 90 à 30 jours.
Son parti a beaucoup de chemin à parcourir et était sixième dans un sondage d’opinion réalisé le mois dernier, avec le soutien de seulement 4,8 % des personnes interrogées. Le Pheu Thai était en tête avec 23,4 %.
Prayuth a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2014, promettant que son règne n’était que temporaire. Il a occupé le poste de premier ministre d’une junte et est resté premier ministre après une élection en 2019.