La vice-présidente du parti Move Forward, Sirikanya Tansakun, s’est dit confiante dans le fait que le parti Pheu Thai ne se retirera pas de la coalition en raison d’un désaccord sur le poste de président de la Chambre des représentants que les deux partis souhaitent obtenir.
Sirikanya a réaffirmé jeudi 25 mai qu’il était nécessaire que Move Forward prenne le poste de président de la Chambre. En plus de diriger le pouvoir exécutif, le parti doit diriger le pouvoir législatif pour faire passer 45 projets de loi et d’autres propositions de loi proposées par les partenaires de la coalition pendant leurs campagnes électorales, a déclaré l’économiste de 42 ans.
Avec le poste de président du Parlement occupé par Move Forward, elle s’est déclarée confiante dans la capacité du parti à poursuivre un programme qui inclut la modification de la constitution. Cela ouvrirait la voie à la rédaction d’une nouvelle constitution véritablement démocratique, un point prioritaire du protocole d’accord entre les partis.
Move Forward et ses sept alliés – les partis Pheu Thai, Prachachart, Thai Sang Thai, Seri Ruam Thai, Fair, Palang Sangkhom Mai et Pheu Thai Ruam Phalang – ont signé le protocole d’accord lundi, qui servira de ligne directrice pour les politiques du gouvernement qu’ils prévoient de former ensemble.
Le président de la Chambre est l’un des rôles les plus importants en politique, car il supervise les réunions de la Chambre et l’ordre du jour. Si le MFP veut faire avancer ses initiatives législatives et tenir ses promesses de campagne, il doit prendre le contrôle de ce poste, a déclaré Sirikanya.
Elle a écarté les spéculations selon lesquelles le désaccord sur le poste de président de la Chambre pourrait amener le Pheu Thai à se retirer de la coalition, en affirmant qu’elle pensait que le deuxième parti en importance réalisait à quel point il était important de ne pas briser les espoirs de la population dans la nouvelle administration.
Elle a également assuré que son parti ne poignarderait aucun de ses partenaires dans le dos et s’est déclarée favorable à des discussions sur tous les sujets de préoccupation.
Piyabutr Saengkanokkul, secrétaire général du Mouvement progressiste et stratège clé de la campagne électorale, a déclaré le 23 mai que le poste de président de la Chambre était un poste que le MFP “ne pouvait pas se permettre de perdre”.
Les compromis sont souhaitables dans un gouvernement de coalition, mais le parti “Move Forward” ne devrait pas envisager de céder le poste de président de la Chambre des représentants, a-t-il déclaré dans un message publié sur Facebook.
La coalition peut-elle tenir ? A mon avis, non ; Taksin trouvera un moyen pour se retirer, comme le parti radical en France en 1977. On se dirige plutôt vers une “grande coalition” avec Prayut. De ce point de vue, la présidence de la chambre est importante, car c’est là que se fera le gouvernement. Plus généralement, en démocratie, le mandat électif n’est pas impératif, et la concertation ne se réduit pas au calcul des doses. Attendons un peu que les choses se décantent pour savoir ce que fera ce nouveau parti face aux responsabilités.
Les coalitions sont toujours à la merci des synergies centrifuges souvent animées par les égoïsmes partisans et personnels (Israël, Allemagne). Tout l’art consiste à savoir former et conduire un attelage. Le calcul des dosages justes et nécessaires est fondamental. Mais ils doivent être subordonnés aux objectifs essentiels qui transcendent les variétés d’égoïsmes. Cela suppose le débat démocratique entre les éléments de la coalition et au sein de chacun des éléments. L’ancrage d’une culture démocratique dans l’expression des points de vue respectifs est sans doute de nature à favoriser un accord majoritaire mais il peut aussi conduire, insensiblement ou brutalement, à l’éclatement des coalitions en l’absence d’expression interne suffisante. Dans le cas présent sur quoi portent les accords entre les deux principales forces victorieuses aux élections ? Sur quoi portent les appréciations différentes, divergentes ? Comment les réduire ? Quelles sont les priorités pour chacune des politiques? Si la question des postes et de leur répartition est corrélée aux résultats électoraux, l’efficacité de l’action définie collectivement devrait prévaloir. Sinon, l’opposition, les oppositions coalisées que risquent de rejoindre une partie de la coalition victorieuse, d’abord une minorité parmi celle-ci, se saisiront immanquablement des fissures pour les transformer en failles instrumentalisables. L’expérience politique thaïlandaise montre que, dans des situations de ce genre, “on” recourt volontiers à la tentation militaire …