Comment préserver ce qui reste de la liberté de la presse en Thaïlande, malmenée par la crise sanitaire et le délit de lèse-majesté, transformé en instrument de surveillance massive du travail des journalistes ? La réponse est claire : en repassant à l’offensive. Six associations de presse ont demandé au gouvernement de réviser son dernier décret d’urgence qui pourrait être utilisé pour supprimer la liberté de la presse et la liberté d’expression.
“Nous avons exhorté le gouvernement à reconsidérer l’ordonnance et à annoncer son intention pour la mise en œuvre de cette ordonnance afin qu’elle ne puisse pas être utilisée comme un outil pour bloquer le devoir des médias de fournir des informations et une opinion publique honnête”, ont déclaré les associations dans une déclaration commune, diffusée sur le site Thai Inquirer
“Une telle pratique affecterait le droit à l’information et le droit à la libre expression”, ont-elles ajouté.
Informations préjudiciables à l’ordre public
L’ordonnance d’urgence est entrée en vigueur le 16 juillet. Elle vise à supprimer les informations préjudiciables qui pourraient provoquer la panique du public pendant la pandémie de coronavirus, selon le gouvernement.
Le gouvernement a déclaré que les informations erronées sur ses politiques ont provoqué une panique injustifiée et des critiques injustifiées, ce qu’il souhaite réduire.
Les associations de presse estiment dans ce communiqué que le nouveau décret est différent du précédent qui ne s’attaquait qu’aux fausses informations. Désormais, toute information portant atteinte à la sécurité nationale, même si elle est réelle, sera soumise à la censure et à des poursuites.
Les associations de presse jugent que des lois existantes, telles que la loi sur la criminalité informatique et la loi sur les maladies transmissibles, permettent déjà de mettre un terme à la diffusion de fausses informations.
Les six associations comprennent le Conseil national de la presse de Thaïlande, le Conseil de la radiodiffusion d’informations de Thaïlande, l’Association des journalistes thaïlandais, l’Association des journalistes de radiodiffusion thaïlandais, la Société des fournisseurs d’informations en ligne et l’Union nationale des journalistes de Thaïlande.
Crédit photo : Photojournalist Thailand