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THAÏLANDE – POLITIQUE : La jeunesse thaïlandaise peut-elle compter sur une démocratie numérique ?

Date de publication : 04/02/2024
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I Law amnesty

 

Nous publions ici des extraits d’une analyse du chercheur Thaïlandais Napon Jatusripitak.

 

L’original (en anglais) est à retrouver ici.

 

La démocratie thaïlandaise a peut-être subi quelques revers après les élections de l’année dernière. Mais les organisations de la société civile et leurs efforts pour demander des comptes au gouvernement soulignent le potentiel démocratique du royaume.

 

La démocratie thaïlandaise a montré des signes de consolidation après la défaite des partis soutenus par l’armée lors des élections générales de 2023. Toutefois, l’émergence du gouvernement dirigé par le Pheu Thai, issu d’un pacte déguisé avec l’establishment conservateur, a sapé le mandat collectif de nombreux électeurs thaïlandais et assombri les perspectives d’une démocratisation plus poussée. En dépit de ces revers, il semble que la société civile soit à l’origine de l’émergence d’une gouvernance démocratique.

 

Ni les résultats des élections ni ceux du processus de formation du gouvernement ne donnent une image complète de l’état de la démocratie thaïlandaise. Si la démocratie se définit, du moins en partie, par la mesure dans laquelle la société peut demander des comptes à son gouvernement, alors certains aspects du potentiel démocratique de la Thaïlande résistent, même si c’est sous une forme différente. Dans le cadre d’un système politique dysfonctionnel qui a entravé l’efficacité du processus électoral et des voies parlementaires pour garantir la responsabilité, la société civile thaïlandaise a développé une capacité étonnante à contrôler les politiques gouvernementales, à examiner les budgets publics, à garantir l’intégrité électorale et à coordonner les initiatives menées par les citoyens.

 

Cette croissance est paradoxale. Elle est apparue dans un contexte d’obstacles importants au développement démocratique en Thaïlande au cours de la dernière décennie. Sous le régime militaire du Conseil national pour la paix et l’ordre (CNPO) de 2014 à 2019, le CNPO a non seulement réprimé les activités politiques, les manifestations et la dissidence, mais il a également imposé des restrictions strictes aux partis politiques et aux rassemblements publics. Pour centraliser le contrôle, le NCPO a exercé de larges pouvoirs d’urgence en vertu de la section 44 de la Constitution provisoire, a promulgué une Constitution de 2017 soutenue par la junte, et a influencé les nominations clés dans des institutions telles que la Cour constitutionnelle, la Commission électorale, la Commission nationale de lutte contre la corruption et le Sénat.

 

Ces conditions ont incité les groupes de la société civile et les activistes à plaider en faveur d’une plus grande responsabilité, d’une plus grande transparence et d’une plus grande implication des citoyens dans le processus politique, y compris un retour à un régime civil.

 

Au premier plan de ces efforts se trouve l’Internet Law Reform Dialogue (iLaw), une organisation de la société civile thaïlandaise qui a joué un rôle clé dans la promotion de la liberté d’expression, de l’intégrité judiciaire et des principes démocratiques.

 

iLaw a entrepris un large éventail d’activités de plaidoyer en faveur de la démocratie, la principale étant le suivi de l’utilisation de la section 44 et la sensibilisation aux questions constitutionnelles, au processus judiciaire et à d’importants projets de loi parlementaires.

 

La suite ici.

 

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