Sirikanya Tansakul, vice-présidente du Move Forward Party (MFP), a déclaré que la politique thaïlandaise entamera un nouveau chapitre si elle est nommée à la tête de la réincarnation du MFP en cas de dissolution du parti par décision judiciaire.
Le 29 juillet, Sirikanya Tansakul a affirmé que, si son parti la désignait et l’élisait comme nouvelle dirigeante, la Thaïlande verrait davantage de femmes à la tête des partis politiques, ce qui constituerait un progrès significatif pour le pays. Elle a ainsi anticipé la décision de la Cour constitutionnelle qui pourrait exclure Pita Limjaroenrat du parlement le 7 août prochain.
“La politique thaïlandaise prendra une nouvelle dimension, contrastant avec le passé où la majorité des dirigeants politiques étaient des hommes”, a-t-elle déclaré.
À la suite de la diffusion d’une vidéo du MFP concernant sa possible dissolution, les journalistes ont interrogé Sirikanya sur la possibilité de diriger le nouveau parti. “Cela dépendra du parti”, a-t-elle répondu. “Si un incident malheureux se produit, les membres seront prêts à se réorganiser dans une nouvelle structure… Quoi qu’il arrive, nous sommes bien préparés”, a-t-elle ajouté, en référence à la possibilité de dissolution du Move Forward.
Elle a toutefois précisé qu’aucun nouveau parti n’avait encore été formé pour remplacer le MFP. En attendant, le MFP a invité ses partisans à porter les chemises du parti et à se rassembler à son siège le 7 août, date à laquelle la Cour constitutionnelle rendra sa décision sur l’affaire de dissolution. Le parti a également annoncé que Piyabutr Saengkanokkul, secrétaire général du MFP, donnerait une conférence sur la Cour constitutionnelle et la dissolution des partis politiques.
Piyabutr Saengkanokkul était auparavant secrétaire général du Parti de l’avenir, dissous par le passé et réincarné en MFP.
Wiroj Lakkhanaadisorn, député de la liste du MFP, a déclaré qu’il serait plus pratique pour les partisans de montrer leur soutien au siège du parti plutôt qu’au tribunal. Il a nié que cette invitation visait à exercer une pression sur la Cour.
La Cour constitutionnelle doit statuer sur le sort du MFP le 7 août, en réponse à une requête déposée en mars par la Commission électorale (CE) demandant la dissolution du MFP pour avoir violé l’article 92 de la loi organique sur les partis politiques. La Cour a accepté d’examiner la requête le 3 avril.
La requête de la CE repose sur la décision de la Cour du 31 janvier, selon laquelle les efforts du MFP pour modifier l’article 112 du code pénal, relatif à la lèse-majesté, reflétaient une intention de saper la monarchie constitutionnelle.
La CE a également demandé à la Cour d’interdire aux dirigeants du MFP de se présenter aux futures élections et de les empêcher de s’enregistrer ou de servir comme dirigeants d’un nouveau parti pendant 10 ans. Bien que le MFP ait remporté les élections générales l’année dernière, le gouvernement a été formé par le parti Pheu Thai, arrivé en deuxième position.
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