La Cour constitutionnelle de Thaïlande a fixé au 24 juillet la prochaine audience dans l’affaire de destitution du Premier ministre Srettha Thavisin, pour recueillir davantage de preuves. Le 10 juillet, la Cour a déclaré que l’affaire serait résolue avant septembre. “La Cour demande des informations supplémentaires, y compris des preuves et des témoignages de personnes précédemment convoquées”, a-t-elle précisé dans un communiqué.
L’affaire contre Srettha Thavisin a été initiée après une plainte déposée en mai par 40 sénateurs nommés par l’armée, acceptée ensuite par la Cour constitutionnelle. Cette plainte vise à destituer le Premier ministre en raison de la nomination par le cabinet de l’avocat Pichit Chuenban, qui a purgé une peine de prison pour outrage à magistrat. Les plaignants allèguent que Pichit n’a pas respecté les normes morales et éthiques exigées pour les ministres, telles que définies dans la constitution.
Pichit a depuis démissionné et Srettha Thavisin nie tout acte répréhensible.
En 2008, Pichit a été condamné à six mois de prison avec deux collègues pour avoir tenté de corrompre des fonctionnaires de la Cour suprême en leur remettant un sac en papier contenant 2 millions de bahts. Ses détracteurs le considèrent inapte à occuper un poste ministériel. Avant sa nomination, Pichit était conseiller de Srettha Thavisin et avocat de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra dans le scandale de la “boîte à lunch”. Pichit avait purgé une peine de prison pour tentative de corruption de la Cour suprême.
Le 25 juin 2008, la Cour suprême a condamné Pichit et deux de ses collègues à une peine de prison après avoir tenté de corrompre des fonctionnaires en leur remettant une boîte à lunch contenant 2 millions de bahts en espèces. Ils représentaient Thaksin et son ex-femme Khunying Potjaman na Pombejra dans l’affaire de l’achat du terrain de Ratchadaphisek, pour laquelle Thaksin a été condamné à deux ans de prison en 2008.
À l’époque, Thaksin était accusé d’avoir abusé de son autorité en tant que Premier ministre pour faciliter l’achat par son épouse de 33 rai de terrain sur la route Thiam Ruam Mit, dans la région de Ratchadaphisek, auprès du Fonds de développement des institutions financières (FIDF) de la Banque de Thaïlande, à un prix réduit de 772 millions de bahts en 2003.
Si Srettha Thavisin est démis de ses fonctions, un nouveau gouvernement devra être formé. Le parti au pouvoir, le Pheu Thai, devra alors présenter un nouveau candidat au poste de Premier ministre, soumis au vote du parlement.
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