Il n’avait pas été appliqué jusque là, à la demande expresse du roi Rama X. Le délit de lèse majesté, réprimé par de lourdes peines de prison, est maintenant de retour en Thaïlande. Douze leaders des protestations pro-démocratie ont été convoqués par la police pour répondre d’accusations de diffamation de l’institution monarchique. La preuve que le gouvernement est aujourd’hui engagé dans une politique ferme de répression ciblée.
Douze meneurs des manifestations pro-démocratie en Thaïlande ont été convoqués par la police pour répondre à des accusations de diffamation royale, la première utilisation de la loi depuis près de trois ans. Les accusations de lèse majesté interdisent toute critique de la famille royale. Les manifestants visés pourraient écoper de 15 années de prison s’ils sont reconnus coupables.
L’une des lois les plus sévères au monde
La Thaïlande a l’une des lois royales les plus sévères au monde en matière de diffamation. Elle est couramment interprétée comme incluant toute critique de la monarchie – y compris le contenu publié ou partagé sur les médias sociaux.
Code pénal thaïlandais
En vertu de l’article 112 du code pénal thaïlandais – que les autorités n’ont pas invoqué depuis début 2018 – toute personne reconnue coupable de diffamation, d’insulte ou de menace envers le roi, la reine ou l’héritier encourt entre trois et quinze ans de prison pour chaque chef d’accusation.
Thai Lawyers for Human Rights affirme que 12 leaders de protestation ont reçu une convocation. Parmi eux ? L’avocat des droits de l’homme Anon Nampa, Panupong “Mike” Jaadnok et les leaders étudiants éminents Panusaya “Rung” Sithijirawattanakul et Parit “Penguin” Chiwarak.
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