Un commentaire de Philippe Bergues
Suite à l’acceptation de l’United Thai Nation (UTN) de rejoindre la coalition dirigée par le Pheu Thai, de nombreux internautes thaïlandais ont fait par de leur indignation sur le réseau social X (ex Twitter).
Les commentaires, accompagnés de montages photos ou non, rappellent au parti du clan Shinawatra leur promesse de campagne. « Vous étiez supposés détruire les auteurs du coup d’État, pas vous joindre à eux », écrit le média progressiste Thai Enquirer sur son compte, avec le hashtag #รวมไทยสร้างชาติ. « Tromper sans vergogne leur propre base électorale ! Espérons que les gens mis à part quelques buffles rouges inconditionnels, n’oublieront pas ce qui se passe, le Pheu Thai transforme les élections thaïlandaises en gag » ajoute un utilisateur de la plateforme. Un autre prédit que « le Pheu Thai sera tenu en laisse par les racailles de la junte et devra s’asseoir en silence sur ordre, c’est une évidence ».
La réconciliation nationale ?
Les deux partis concernés estiment que leur alliance « apportera la réconciliation nationale » après deux décennies de polarisation Rouges-Jaunes. Mais de nombreux électeurs du Pheu Thai s’estiment trahis par la direction du parti. Le slogan de campagne « Nous sans les oncles ou les oncles sans nous » se trouve totalement dévoyé par l’annonce de cet accord du 17 août.
La suite du scénario politique paraît acquise : le candidat du Pheu Thai au poste de premier ministre Srettha Tavisin passera haut la main le cap des 376 parlementaires, députés et sénateurs, pour devenir le 22 août le 30ème chef du gouvernement du royaume de Thaïlande depuis l’après-guerre. Il restera à se partager les portefeuilles ministériels entre les composantes de la coalition, si ce n’est déjà fait sans que le public n’en ait été encore informé. Et pour clôturer la séquence, Thaksin Shinawatra reposera les pieds sur le sol thaïlandais avant la fin août, après 15 ans d’auto-exil….
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