Une chronique de Pithaya Pookaman traduite de l’Anglais – Remerciements Michel Prévot et Asia Sentinel.
Malgré sa popularité déclinante et sa mise à l’écart par le parti Palang Pracharat, soutenu par l’armée, qui est las de le soutenir, le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha fait cavalier seul, devenant membre du tout nouveau Ruam Thai Sang Chart (RTSC) ou Parti de la nation thaïlandaise unie lors d’une cérémonie d’intronisation le 9 janvier. En rejoignant le RTSC, Prayuth cherche à être désigné comme candidat du parti pour les prochaines élections générales, prévues en mai.
La cérémonie a été plus discrète que les débuts politiques de Paetongtarn Shinawatra, fille de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui a pris la tête du principal parti d’opposition, le parti Pheu Thai, l’année dernière. Bien que certains politiciens chevronnés étaient présents au rassemblement de la RTSC, comme le chef du parti, Pirapan Sakirathavibhanga, le secrétaire général, Akanat Prompan, le membre exécutif du parti, Witthaya Kaewparadai, le politicien chevronné Trairong Suwankiri et l’ancien ministre du travail, Suchart Chomklin, il n’y avait pas de poids lourds de la politique et la nouvelle génération de politiciens était pour la plupart inconnue.
Les politiciens vétérans ayant un certain poids préfèrent rester au sein du parti Palang Pracharat dirigé par le général Prawit Wongsuwan, le compagnon d’armes de Prayuth lors du coup d’État militaire de 2014 qui a renversé le gouvernement Pheu Thai démocratiquement élu alors dirigé par Yingluck Shinawatra, la sœur de Thaksin. Certains de ceux qui ont suivi Prayuth au rassemblement politique du RTSC ne se sont pas engagés ou sont indécis en attendant la dissolution du parlement ou adoptent une position attentiste sur la façon dont le RTSC nouvellement formé se comportera avec Prayuth comme membre. Les autres sont des restes du PDRC (People’s Democratic Reform Committee) dirigé par l’ancien patron du Parti démocratique, Suthep Thaugsuban, dont la foule déchaînée a fait des ravages à Bangkok en 2013 pour perturber le gouvernement Yingluck et a ouvert la voie au coup d’État militaire mené par Prayuth.
On aimerait savoir quel est le bilan des 9 ans de pouvoir de Prayut et si ce bilan ( effacement de la Thaïlande devant la Chine, essor de l’affairisme) lui donne encore une légitimité pour gouverner. Quand on ne peut offrir aux plus pauvres que 3000 baths, on devrait se cacher de honte !
Bon courage aux Thaïs !
Guillaume Peyrou