Le bras de fer entre la princesse Ubolratana et le Roi Rama X a presque occulté, ce vendredi, l’autre nouvelle politique décisive: l’annonce de la candidature du Général Prayuth Chan-Ocha, qui se présentera donc aux législatives du 24 mars dans l’espoir de demeurer à la tête du royaume qu’il dirige depuis le coup d’État de mai 2014. Nous reproduisons l’analyse tout juste publiée par la chaine Channel News Asia que vous pouvez retrouver ici.
« Je suis d’accord pour accepter l’invitation du parti Phalang Pracharat à proposer mon nom au Parlement pour être nommé Premier ministre », a déclaré le ministre, âgé de 64 ans, faisant référence à un parti aligné avec l’armée.
Dans la matinée, un parti fidèle au Premier ministre populiste déchu, Thaksin Shinawatra avait désigné comme candidate la princesse Ubolratana, provoquant un virulent communiqué du monarque qui a jugé cette candidature « inappropriée ».
La princesse Ubolratana Rajakanya est la seule candidate au poste de Premier ministre du parti thaïlandais Raksa Chart Party, dont les membres comprennent d’anciens membres du groupe politique clé de Thaksin, Pheu Thai.
Lorsque le Général Prayuth est devenu Premier ministre en 2014, il a promis de rétablir la paix en Thaïlande et de guérir plus d’une décennie de divisions politiques au moyen de réformes politiques et économiques et en remodelant ce qu’il a appelé le système politique thaïlandais caractérisé par la corruption.
Prayuth n’a pas lésiné coté répression durant ses quatre années de pouvoir.
Des centaines de militants, de politiciens et de journalistes ont été convoqués pour des séances dites de « modification de l’attitude » à la suite du coup d’État de 2014 et certains ont été maintenus dans des locaux de l’armée pendant des jours avant d’être relâchés.
L’article 44 de la constitution provisoire a finalement été promulgué par Prayuth, conférant à l’armée des prérogatives politiques déterminantes.
Les groupes internationaux de défense des droits ont souvent critiqué le gouvernement Prayuth pour les limites imposées à la liberté de parole et d’expression.
Royaliste convaincu, le gouvernement de Prayuth a également réprimé les détracteurs de la monarchie, s’appuyant sur la loi très répressive qui permet de condamner les crimes pour lèse-majesté.
Connu pour ses discours hebdomadaires télévisés, souvent nationalistes et teintés de nostalgie d’une Thaïlande d’antan, le Premier ministre est allé jusqu’à demander aux journalistes de soumettre leurs questions à une silhouette en carton le représentant: une démarche critiquée par Human Rights Watch pour avoir montré un « mépris de la critique des médias ».
Réagissez, commentez, corrigez sur redaction@gavroche-thailande.com
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.