Les principaux partisans du parti Pheu Thai, émanation de l’ancien mouvement les “chemises rouges”, attendent avec impatience le retour de l’ancien premier ministre fugitif, Thaksin Shinawatra, demain.
La fille cadette de Thaksin, Paetongtarn Shinawatra, avait annoncé que son père atterrirait à l’aéroport international de Don Mueang à 9 heures le 22 août.
C’est également ce jour-là que le Parlement thaïlandais se réunira pour élire le prochain Premier ministre.
Panwadee Tantisirin, l’une des principales dirigeantes des chemises rouges dans le nord-est du pays, a déclaré dimanche aux médias locaux que “les gens attendaient le retour de Thaksin depuis 17 ans. Lorsque nous avons appris son retour, nous avons été ravis”.
Elle a précisé que le 21 août, vers 20 heures, 10 bus et 15 camionnettes transporteront les partisans de la chemise rouge de Khon Kaen à Bangkok.
Rejetant les spéculations sur l’annulation de ce voyage par Thaksin, comme il l’a déjà fait près de 20 fois auparavant, Panwadee a déclaré qu’il reviendrait sans problème.
Elle a déclaré que le retour de Thaksin était une bénédiction, car lui seul peut résoudre les problèmes économiques de la Thaïlande.
Elle a ajouté que les partisans de la chemise rouge doivent aller saluer Thaksin pour le remercier de son dévouement envers le peuple thaïlandais, comme en témoignent plusieurs mesures qu’il a introduites pendant son mandat, notamment le programme de soins de santé à 30 bahts.
Toutefois, Thaksin ne doit pas s’attendre à un accueil sur tapis rouge, car il sera sans doute conduit en prison pour y purger sa peine de dix ans d’emprisonnement dans le cadre de trois affaires de corruption remontant à l’époque où il était au pouvoir.
L’ancien Premier ministre thaïlandais vit en exil depuis 2008, après que son gouvernement a été renversé par un coup d’État militaire mené par le général Sonthi Boonyaratglin le 19 septembre 2006.
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L’emprisonement de cet ancien dirigeant serait, à n’en pas douter, la meilleure façon de fabriquer un “martyr” dont l’image serait assimilée à une autorité tutélaire munie des attributs de la rédemption qui lui conférerait le “retour” et d’autant plus vénérée que martyrisée. Une grâce royale prévisible pour solde de tout compte ne manquera de produire une réhabilitation sous le registre héroïque en forme de “sur-homme ” ou de sainteté et d’une légitimité reconnue et renforcée au risque d’affaiblir un monarque obligé d’admettre la fin d’un exil sans fin, quand bien même le geste royal exprimerait la puissance royale tutélaire de l’apaisement et du pardon. L’instrumentalisation martyrologique, si le choix d’une incarcération longue devait prévaloir, ne manquerait pas d’être invoquée à tout moment par une majorité influente au parlement au risque d’avoir pour effet la paralysie du système politique.