La tension est montée d’un cran lors des manifestations antigouvernementales samedi 7 août. Le plan initial prévoyait un rassemblement au Monument de la démocratie à 14 heures et une marche vers le Grand Palais, alors que les groupes pro-monarchie demandaient à l’armée d’intervenir pour fortifier le complexe historique qu’ils qualifiaient de site sacré. Mais la police était prête et ferme, accueillant les manifestants avec des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canons à eau pour les faire reculer.
Redémarrer la démocratie, ou Redem, l’ensemble des groupes pro-démocratie réunis par le mouvement Jeunesse libre, étaient prêts à se rassembler. Quelques centaines de manifestants sont arrivés deux heures plus tôt, à midi, au monument de la démocratie, avant que la police ne ferme la zone 20 minutes plus tard et ne demande à la foule de se disperser.
La police aurait tiré des balles en caoutchouc sur les personnes rassemblées là vers 13 heures afin de faire partir la foule. Des journalistes viennent de porter plainte contre la police royale thaïlandaise pour l’utilisation de balles en caoutchouc contre les manifestants et la presse. Au moins deux arrestations ont été effectuées sur ce site.
Des catapultes et des pétards
La police a repoussé la ligne de manifestants frustrés loin du chemin initial vers le pont Phan Fa, où des manifestants en colère ont utilisé des catapultes et des pétards pour riposter aux forces de police.
Les manifestants ont décidé de changer d’itinéraire après avoir été empêchés d’emprunter le chemin initial. La situation a commencé à se dégrader à 15h30, lorsque des manifestants agités ont tenté de déplacer des conteneurs et ont été accueillis par des grenades lacrymogènes lancées dans la foule au carrefour de Din Daeng. La police a menacé d’utiliser des balles en caoutchouc si les manifestants ne se retiraient pas et les manifestants ont mis le feu à un fourgon de police. À 17h30, la police a fait une dernière tentative pour déplacer la foule jusqu’au monument de la Victoire, en utilisant un canon à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, la police alignant les passerelles au-dessus de la zone pour tirer sur la foule.
Popularité des protestations
L’intensification des manifestations intervient alors que la cause des manifestants gagne en popularité et que le public est de plus en plus frustré par la façon dont le gouvernement gère la pandémie de Covid-19. Ils ont appelé à trois objectifs lors de la manifestation d’aujourd’hui : la démission immédiate du Premier ministre Prayut, une réduction du budget de la monarchie et de l’armée pour financer la lutte contre la Covid-19, et un appel à faire évoluer les plans de vaccination de la Thaïlande vers des vaccins à ARN messager.