Si Prayut accepte, comme on s’y attend, la présidence d’un “super conseil” du nouveau parti Ruam Thai Saang Chat, il deviendra la figure de proue d’un parti rival au PPRP, l’actuel parti au pouvoir note le site d’information Thai Inquirer.
Et si le PPRP nomme Prawit candidat au poste de premier ministre, un poste pour lequel le chef adjoint du PPRP, Paiboon Nititawan, a déclaré que Prawit est particulièrement qualifié parce qu’il est le plus capable de rallier les députés et les sénateurs non élus à sa cause.
La nouvelle rivalité entre les deux partenaires sera t-elle affichée publiquement ?
Les défis de Prayut ne s’arrêteront toutefois pas là. Car il préside aujourd’hui un cabinet marqué par des relations de rivalité et une instabilité interne.
Ses partenaires de coalition ont des défis à relever. Les Démocrates et Bhumjai Thai sont à couteaux tirés, s’affrontant sur la politique de dépénalisation de la marijuana lancée par Anutin que les Démocrates désapprouvent clairement. Les rumeurs abondent sur des tentatives de putch interne au sein des Démocrates. Bien que cela soit peu probable, certains murmurent même que certains membres du parti souhaitent voir Jurin Laksanawisit remplacé par le farouche anti-Prayut Abhisit Vejjajiva.
Plus importante pour Prayut est la détérioration de ses relations avec son adjoint Prawit Wongsuwan, le leader du Palang Pracharath (PPRP). Ne vous y trompez pas : ils peuvent prétendre être des compagnons d’armes, mais ils sont manifestement en train de divorcer.
Il est difficile d’imaginer une amitié harmonieuse, après tout, lorsque votre ancien allié est occupé à accueillir un éventail coloré de vos ennemis dans le plus grand parti de votre coalition. Ces dernières semaines, Prawit a fait entrer Mingkwan Sangsuwan, l’ancien ministre du commerce qui a proclamé haut et fort son opposition à toute collaboration avec le parti, avant de faire volte-face et de déclarer qu’il était parfaitement heureux d’être le candidat au poste de Premier ministre d’un PPRP sans Prayut.
Prawit a également fait de grosses prises avec Nipit Intharasombat (du parti Saang Anakot Thai) et Anwar Salae (des Démocrates), deux piliers du Sud qui ne sont pas des amis du Premier ministre. Et nous n’avons pas encore mentionné que Thammanat Promphao, un ennemi mortel de Prayut, pourrait lui aussi revenir dans le giron du PPRP.
Remerciements à Philippe Bergues