Le Premier ministre thaïlandais a survécu samedi 20 février à un vote de défiance au Parlement après un débat de quatre jours au cours duquel l’opposition a critiqué son gouvernement pour sa gestion de la pandémie de Covid-19, de l’économie et de la corruption présumée. Cette victoire conforte sa place à la tête du gouvernement. Il s’agissait du second vote de défiance depuis l’entrée en fonction du gouvernement en 2019.
La motion de défiance contre le Premier ministre a été rejetée par 272 législateurs, alors que 206 ont voté en sa faveur, selon une diffusion télévisée des débats au Parlement samedi. Neuf autres ministres ont également survécu aux votes de défiance, les partis de la coalition qui soutiennent le gouvernement du général Prayut s’étant ralliés à leur cause. En Thaïlande, la censure peut porter sur un ministre particulier et l’obliger à démissionner.
Indicateurs en vue d’un remaniement
Néanmoins, les résultats du vote peuvent être des indicateurs: “Bien qu’ils aient tous survécu aux votes, certains ministres ont reçu moins de voix que d’autres, ce qui laisse présager un remaniement dans les prochains mois”, a déclaré Punchada Sirivunnabood, analyste politique et professeur associé à l’université Mahidol au Bangkok Post.
La défaite du deuxième vote de défiance depuis les élections de 2019 permettra à M. Prayut, devenu premier ministre après un coup d’État, de poursuivre les efforts de son gouvernement pour limiter l’impact d’une deuxième vague d’infections à Covid-19 qui menace de faire dérailler une reprise économique naissante.
Groupes pro-démocratie
Dans le même temps, les groupes pro-démocratie vont probablement intensifier leur campagne de rue pour la démission du premier ministre, la réécriture de la constitution et la réforme de la monarchie.
Le Ratsadon, un groupe d’encadrement des militants pro-démocratie, a appelé à une manifestation à Bangkok pour “intensifier” son mouvement après que les autorités aient intenté des poursuites pour insulte royale contre les principaux dirigeants des manifestations anti-gouvernementales.
